A moins de 50$ le baril, les investissements dans le secteur pétrolier amont ne sont pas viables dans le golfe de Guinée

Hydrocarbures
lundi, 03 octobre 2016 16:34
A moins de 50$ le baril, les investissements dans le secteur pétrolier amont ne sont pas viables dans le golfe de Guinée

(Le Nouveau Gabon) - Avec un prix moyen du baril de Brent (pétrole de référence) inférieur à 50$,  les projets d’investissements non encore approuvés dans le secteur pétrolier amont de la côte ouest africaine, sont devenus économiquement insoutenables, indiquent des données fournies par Rystsad Energy, une firme spécialisée dans l’analyse des opérations liées à l'exploitation des hydrocarbures.

Avec des coûts estimés à près de 80$ par baril, le Nigéria est celui qui présente le pire des profils du point de vue du champ de cette analyse. Il est précédé de la Guinée Equatoriale, du Cameroun, du Gabon, du Ghana et de l'Angola. Cela suppose tout simplement que les investisseurs du secteur pétrolier amont, auront du mal à s'engager sur de nouvelles initiatives de développement des hydrocarbures dans ces pays

Cette situation est très complexe pour l'Angola, le Nigéria mais aussi la CEMAC (communauté économique à laquelle appartiennent le Cameroun, le Gabon et la Guinée Equatoriale), dans le sens où le pétrole joue un rôle important dans leurs positions financières, comptables et commerciales extérieures. Le Nigéria et l'Angola n'en finissent pas de voir leurs économies plonger, plombée par la baisse des revenus et la hausse de l’inflation.

En Afrique centrale la situation reste assez stable, car le rythme de consommation des réserves de change reste assez modéré. Mais le Cameroun qui a parié sur la relance de son secteur pétrolier, risque d'avoir du mal. Entre 2010 et 2015, on a pu constater que  les développements des champs pétroliers en vue d'accroître la production à 100 000 barils, ont entraîné des dépenses associatives d’un peu plus de 1000 milliards de FCFA (1,7 milliard $) de la part de la compagnie nationale pétrolière (SNH).

La récente rencontre extraordinaire des pays membre de l'organisation des exportateurs de pétrole (OPEP) qui fournit près de 40% du pétrole vendu dans le monde, était très attendue des observateurs qui espéraient une réduction de la production des principaux producteurs, avec à la clé une hausse des prix du baril. Mais pour l'instant les accords d’Alger restent à confirmer et leur efficacité, à prouver.

Les prix du pétrole Brut et Brent décolle difficilement des 50$ sur les principaux marchés de matières premières le Brut WTI se négocie même à 48$. Selon Bjørnar Tonhaugen le vice-président des marchés pétroliers chez Rystad Energy, il ne faudrait pas s'attendre à une amélioration des prix avant 2017. Dans son analyse, l'expert estime que le consensus trouvé par l'OPEP ne va pas entraîner une réduction des volumes produits sur le court terme, car des pays comme le Nigéria ou la Libye ont obtenu des dérogations, compte tenu des défis économiques qu'ils affrontent.

Idriss Linge

 
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