(Le Nouveau Gabon) - Le Gabon attend de bénéficier, du Fonds monétaire international (FMI), d’un financement de 124 milliards de FCFA au titre des première et deuxième revues du Mécanisme élargi de crédit (MEDC), approuvé en juillet 2021 pour un montant global de 553,2 millions de dollars américains (307 milliards de FCFA). Mais, le FMI conditionne le décaissement de cette enveloppe par la publication, par le gouvernement gabonais, de deux documents. Il s’agit du rapport d’audit des dépenses liées à la pandémie de la Covid-19 et des noms et nationalités des bénéficiaires effectifs des marchés publics, a indiqué, ce 20 mai 2022, le chef de mission pour le Gabon. Boileau Loko a donné une conférence de presse, à Libreville, pour le faire le point de la mission effectuée par l’institution financière du 12 au 20 mai au Gabon ainsi que sur le niveau des discussions engagées avec le gouvernement dans le cadre de la conclusion de la première et deuxième revue de ce MEDC.
« Nous n’irons pas au conseil d’administration si ces deux actions que nous attendons ne sont pas exécutées. Donc, il n’y aura pas de décaissement », a insisté Boileau Loko. Ces conditions ont été posées depuis plusieurs mois aux autorités gabonaises. Mais, le pays tarde à satisfaire à cette exigence du FMI.
Autres points
L’institution de Bretton Woods attend aussi que le gouvernement gabonais redouble d’efforts pour éviter l’accumulation d’arriérés intérieurs et extérieurs, accélère les réformes pour renforcer le secteur bancaire et améliore l’environnement des affaires afin de favoriser le développement du secteur privé. La mission et les autorités ont ainsi convenu de la nécessité d’accélérer les réformes structurelles des finances publiques et de gouvernance afin de renforcer les recettes intérieures et la gestion des finances publiques. Ceci permettra de soutenir la reprise d’une croissance forte et inclusive et d’améliorer la viabilité de la dette. De même, les autorités et la mission ont convenu de l’urgence de réduire les exonérations et les dépenses fiscales.
Néanmoins, la mission du FMI, conduite par Boileau Loko, a noté avec satisfaction la détermination des autorités à poursuivre la mobilisation des recettes non pétrolières et l’amélioration de la gestion des finances publiques.
Selon le FMI, « la croissance économique devrait s’accélérer en 2022 pour atteindre 2,8 % contre 1,5 % en 2021 et -1,9 % en 2020. Toutefois, l’intensification de la guerre en Ukraine et ses effets sur la croissance mondiale, la résurgence de la pandémie et le retournement des cours du pétrole font courir des risques à la reprise économique ». Pour l’institution financière, il est important que toutes les mesures soient prises dans l’optique de protéger les populations les plus vulnérables contre les effets de la hausse des prix des produits pétroliers et alimentaires engendrée notamment par la guerre en Ukraine.
Sandrine Gaingne
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