(Le Nouveau Gabon) - Au Gabon, la Covid-19 a augmenté les besoins de financement, tout en réduisant les recettes, avec la chute de la production nationale de pétrole. Afin de relancer l’économie nationale, le gouvernement a lancé une série de réformes devant aboutir à un programme économique du FMI en 2022.
Le Fonds monétaire international (FMI) se dit satisfait des réformes économiques engagées par le Gabon, et s’attend à une accélération de sa croissance économique. Cette prévision émane d’un rapport publié par l’institution monétaire, le mardi 14 décembre.
L’économie gabonaise qui a connu une « forte contraction » en 2020 commence à se redresser, indique le document. L’institution prévoit un taux de croissance de 1,5% cette année, et de 3% en 2022, même si selon elle, cette reprise économique essentiellement portée par l’augmentation des cours du pétrole et une réponse efficace à la covid-19, reste fragile.
D’après le FMI, l’atteinte d’une croissance forte, durable et inclusive est conditionnée à « des progrès constants dans la mise en œuvre des réformes structurelles ». Dans cette optique, il recommande aux autorités gabonaises plus de transparence dans le secteur pétrolier et minier, un renforcement de la gouvernance et des mesures dans la gestion des recettes et des finances publiques. L’objectif est d’«élargir la marge de manœuvre pour les besoins de développement, et de réduire les vulnérabilités budgétaires et de la dette ».
« L'évolution budgétaire semble être globalement conforme aux objectifs du programme. Toutefois, la mise en œuvre des réformes budgétaires et de gouvernance doit être accélérée, afin de renforcer davantage les recettes intérieures et la gestion des finances publiques pour soutenir la reprise et améliorer la viabilité de la dette », a expliqué Boileau Loko, chef de l’équipe de supervision du FMI au Gabon. La mise en place de ces amendements s’inscrit dans le cadre d’un programme supervisé par le Fonds devant aboutir, à terme, à une Facilité élargie de crédit (FEC) en 2022.
D’après la Banque africaine de développement (BAD), en 2020, au plus fort de la pandémie, les restrictions mises en place en vue d’endiguer la maladie ont fait chuter la production nationale de pétrole de 21%, et ont provoqué une baisse des prix du pétrole et un ralentissement de l’activité du secteur non pétrolier. Alors que la covid-19 a accru les dépenses de santé et de protection sociale, la situation économique du pays se détériore. Toutefois, la BAD prévoit, comme le FMI, un redressement de l’économie gabonaise, et une baisse du taux d’inflation de 3 % cette année, et de 2,5 % en 2022.
Jean-Marc Gogbeu, stagiaire Agence Ecofin