(Le Nouveau Gabon) - Le Gabon a procédé au lancement officiel du projet « Éliminer les produits d’éclaircissement de la peau au mercure », lors d’un atelier de deux jours qui s’est ouvert ce mardi 20 juin à Libreville, rapporte la chaîne publique Gabon 24. Ce projet soutenu par l’ONU vise à réduire le risque d’exposition aux produits d’éclaircissement de la peau contenant du mercure, en sensibilisant aux risques sanitaires liés à leur utilisation, en élaborant des réglementations types pour réduire leur circulation et en mettant fin à la production, au commerce et à la distribution sur les marchés nationaux et internationaux.
Le projet est dirigé par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) sur financement du Fonds pour l’environnement mondial (FEM, sigle en anglais), et exécuté par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Biodiversity Research Institute (BRI). « La Convention de Minamata fait obligation aux États parties, dont le Gabon, d’adopter des directives sanitaires à caractère scientifique sur l’exposition du mercure et les composés du mercure. En collaboration avec l’OMS, nous sommes engagés dans la dynamique de retrait et de remplacement des équipements et appareils contenant ou fonctionnant à base de mercure par ceux n’en contenant pas », a déclaré Patrice Ontita, le secrétaire général du ministère de la Santé et des Affaires sociales.
La Convention de Minamata sur le mercure a fixé une limite de 1 mg/1 kg (1 ppm) pour le mercure dans les produits éclaircissants pour la peau. Cependant, un test réalisé en 2018 par le Zero Mercury Working Group et le BRI sur plus de 300 produits provenant de 22 pays a révélé qu’environ 10 % des crèmes éclaircissantes pour la peau dépassaient cette limite, beaucoup d’entre elles contenant jusqu’à 100 fois la quantité autorisée, apprend-on. Ce, alors que le mercure présente des risques importants pour la santé humaine et l’environnement.
Pour lutter contre l’usage de certains cosmétiques néfastes, le Gabon s’est uni à la Jamaïque et le Sri Lanka à travers ce projet conjoint pour éliminer le mercure dans lesdits produits, et réduire le coût environnemental et sanitaire de l’industrie de l’éclaircissement de la peau. L’initiative qui durera trois ans, est dotée de 14 millions de dollars. Le PNUE affirme qu’elle « permettra aux pays concernés d’aligner leurs politiques relatives au secteur cosmétique sur les meilleures pratiques, de créer un environnement propice à l’élimination progressive du mercure et de tenter de faire évoluer les normes culturelles plus larges relatives au teint de la peau en faisant participer les organisations, les professionnels de la santé et les personnes influentes travaillant dans ce domaine ».
P.N.N
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