(Le Nouveau Gabon) - Un projet d’ordonnance adopté par le gouvernement lors du conseil des ministres du 19 février annonce la volonté du Gabon de constituer une réserve stratégique d’Or. « Le projet de texte institue une réserve stratégique d’or dans l’objectif d’assurer les avoirs extérieurs du Gabon dans la réalisation de certaines opérations courantes, de réaliser une consignation légale et de réaliser sur les marchés extérieurs toute opération financière autorisée par la République Gabonaise », explique le communiqué rendu public à l’issue de la rencontre.
Dans une note publiée le 17 février dernier l’agence de notation Fitch Ratings a indiqué que le Gabon fait face actuellement à des risques sur sa capacité à payer ses créances internationales à court terme (moins de 12 mois). Même s’il n’a pas prévu dans sa loi des finances de recourir à des emprunts sur le marché international des capitaux, il pourrait avoir besoin de renégocier de précédents emprunts existants.
Dans cette logique, la réserve d’or devrait donner plus de crédibilité au Gabon sur le marché extérieur. « Il s’agit en réalité d’épargne », selon un spécialiste du secteur des mines. Le conseil des ministres n’a pas dévoilé comment il constituera son stock stratégique, mais des spécialistes de la filière conseillent aux autorités de s’approvisionner auprès des orpailleurs locaux au lieu d’acheter de l’or pur sur le marché international. Toute chose qui permettra d’appuyer les orpailleurs locaux et améliorer la capacité de production locale.
Mais constituer une réserve nationale d’or sur la chaîne de commercialisation locale n’est pas une initiative aisée. Au Cameroun voisin, un double mécanisme a été mis sur pied. Il consiste d’une part à prélever la fiscalité des activités de production d’or en nature. Mais tous ces impôts ne sont pas forcément destinés au trésor public, il faut redistribuer pour les communautés riveraines et les administrations décentralisées. Le deuxième moyen est justement d’acheter chez les producteurs, mais il faudra faire face à la concurrence d’autres acheteurs, qui n’hésitent parfois pas à proposer des prix au-dessus de ceux du marché international.
D’après des informations de la Société équatoriale des mines (SEM), la production aurifère gabonaise est de 2 tonnes par an. La grande partie de cette production provient du traitement de l’or alluvial.
Sandrine Gaingne
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