(Le Nouveau Gabon) - Face à des risques de liquidité, le Gabon aurait besoin d’un nouveau programme avec le Fonds monétaire international (FMI) pour rembourser sa dette en temps opportun, selon une note de l’agence de notation financière Fitch, publiée le 17 février dernier.
« Fitch estime que l’absence prolongée d’un nouveau programme du FMI augmenterait les risques pour la capacité du Gabon à rembourser sa dette en temps opportun. Le Gabon aura besoin de décaissements de prêts d’appui budgétaire auprès des créanciers extérieurs d’environ 3,5% du PIB pour répondre à ses besoins de financement. Notre scénario de base est qu’un programme [avec le FMI] sera mis en place, mais il y a des risques », apprend-on de la note d’analyse de l’agence de notation.
Selon l’agence, le Gabon est confronté à des risques de liquidité à court terme et la viabilité de la dette s’est détériorée, augmentant les risques à moyen terme. Et pour Fitch, l’obtention d’un financement en temps opportun et la poursuite de l’assainissement budgétaire, qui ont donné de solides résultats ces dernières années, seront importantes pour réduire les risques.
Pour autant, indique Fitch, tous les problèmes du Gabon ne seraient pas résolus même s’il décrochait un nouveau programme avec Bretton Woods. L’agence écrit à cet effet : « Le bilan du Gabon indique que des retards sont probables et pourraient entraîner des tensions de liquidité, même s’il entre dans un nouveau programme du FMI et identifie un financement supplémentaire suffisant pour couvrir ses besoins 2021-2022. Il a toujours eu recours à l’accumulation d’arriérés pendant les périodes de bas prix du pétrole, y compris les arriérés extérieurs. Fitch pense qu’il est probable que le Gabon ait accumulé de nouveaux arriérés extérieurs en 2020 ».
En attendant la conclusion d’un nouveau programme, le Gabon a achevé en juin 2020 un accord triennal élargi au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC) approuvé le 19 juin 2017 pour un montant d’environ 642 millions de dollars. Ce programme appuyé par le MEDC devait aider le Gabon à assurer la stabilité macroéconomique et à jeter les bases d’une croissance durable et équitable. Il visait à atteindre la viabilité de la dette au niveau national et à contribuer à rétablir et préserver la stabilité extérieure pour la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).
Le ministère de l’Économie a indiqué en janvier 2021 que l’encours de la dette conventionnée du Gabon est de 5907 milliards de FCFA et celui de la dette non conventionnée (les instances du trésor, les arriérés de TVA et les arriérés sur les avances statutaires) se situe à 521 milliards de FCFA. Ces deux montants conduisent à un encours total de 6428 milliards de FCFA. Cet encours rapporté au PIB fait en sorte que le Gabon a dépassé le seuil communautaire de 70% fixé par les autorités de la Cemac.
Sylvain Andzongo
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