(Le Nouveau Gabon) - Le Gabon a signé ce 7 février 2023 avec la société australienne Fortescue Metals Group à travers Ivindo Iron SA, une coentreprise qu’elle détient à 80 %, une convention minière en vue de l’exploitation du fer de Belinga dans la province de l’Ogooué Ivindo. Selon un communiqué publié à cet effet par l’entreprise Fortescue, la phase dédiée à l’exploitation minière de ce gisement d’un potentiel d’un milliard de tonnes de fer pourrait démarrer dès le second semestre 2023.
« La convention minière régit tous les régimes juridiques, fiscaux et réglementaires pour les 4 500 kilomètres carrés qui composent le projet Belinga, y compris le développement précoce pour une production allant jusqu’à deux millions de tonnes par an, tandis que les études font avancer les conceptions potentielles d’un développement à grande échelle », explique Fortescue Metals Group Ltd, coté en bourse en Australie.
Pour le président Ali Bongo, « la signature de la convention d’exploitation de la mine de fer de Belinga est un événement important pour le Gabon. Elle change, pour le meilleur, le visage de notre économie », a réagi le chef de l’État sur son compte Facebook.
Selon les estimations de la société australienne, le capital pour le développement minier à un stade précoce est d’environ 200 millions de dollars en un an (entre 2023 et 2024). « Le développement implique des méthodes conventionnelles d’extraction à ciel ouvert pour produire le minerai qui sera transporté par camion et par rail sur les routes et les infrastructures ferroviaires existantes, et sera expédié depuis le port minier d’Owendo, près de Libreville », précise-t-elle.
Ainsi, la phase d’exploitation va démarrer alors que la phase d’exploration qui a officiellement été lancée le 16 octobre 2022 se poursuit. Prévue pour trois ans avec un investissement de 90 millions $ (environ 58,8 milliards de FCFA), l’exploration du gisement de fer de Belinga a déjà permis, selon Fortescue, d’avoir une idée de la géologie et du potentiel à ce stade de ce gisement qui sont d’une échelle similaire à celle de Simandou en Guinée, à un stade comparable.
En effet, le gisement de fer du Simandou, qui est considéré comme le plus grand au monde, avait un potentiel de plusieurs milliards de tonnes avec de hautes teneurs dans ses premiers stades d’exploration, apprend-on. Et à l’heure actuelle, les caractéristiques du gisement de fer de Belinga font de lui, l’un des plus grands gisements d’hématite à haute teneur non développés au monde, selon Andrew Forrest, président-directeur général de Fortescue Metals Group.
« Cette région de fer émergente est potentiellement énorme. Si elle tient sa promesse, elle complétera nos opérations australiennes en améliorant nos produits mélangés, en prolongeant la durée de vie de nos mines et en ouvrant de nouveaux marchés mondiaux », a commenté Andrew Forrest.
Découvert en 1955, le gisement de fer de Belinga devrait générer d’après le ministre gabonais des Mines « 800 emplois directs au 3e trimestre 2023 » et à terme 20 000 emplois directs et indirects créés. Ce projet qui nécessite un investissement de 10 milliards de dollars US va contribuer au développement de la province de l’Ogooué-Ivindo.
Sandrine Gaingne
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