(Le Nouveau Gabon) - Invoquant « une gouvernance irresponsable (…) risquant de conduire le pays au chaos », des militaires ont renversé, ce mercredi 30 août, le président Ali Bongo Ondimba et placé au pouvoir le général Brice Oligui Nguema, chef de la Garde républicaine (GR). Le coup d’État est condamné par plusieurs acteurs de la communauté internationale, des pays africains et des partenaires occidentaux du Gabon.
Dans un communiqué publié dans l’après-midi de mercredi, Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), « condamne fermement la tentative de coup d’État au pays comme voie de solution de sa crise postélectorale actuelle ». Il appelle par ailleurs les putschistes à « garantir l’intégrité physique » d’Ali Bongo, assigné à résidence surveillée.
Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a également condamné « fermement la tentative de coup d’État en cours comme moyen de résoudre la crise post-électorale », et réaffirmé sa « ferme opposition » aux coups d’État militaires, a annoncé son porte-parole dans une déclaration à la presse. « Le secrétaire général appelle tous les acteurs concernés à faire preuve de retenue, à engager un dialogue inclusif et constructif et à veiller à ce que l’état de droit et les droits de l’Homme soient pleinement respectés », a-t-il exhorté.
Plus tôt en journée, le porte-parole du gouvernement français, Olivier Véran, a déclaré que la « France condamne le coup d’État militaire qui est en cours au Gabon ». Paris surveille avec beaucoup d’attention « l’évolution de la situation », a-t-il ajouté, alors que la France est très présente dans le pays notamment à travers ses plus de 80 filiales d’entreprises et ses soldats. Berlin a également condamné le putsch, et estime que « même s’il existe des critiques légitimes sur la transparence et la légalité des récentes élections, ce n’est pas aux militaires d’intervenir par la force dans le processus politique. Les Gabonaises et Gabonais doivent pouvoir décider librement et de manière autonome de leur avenir », a annoncé un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères.
John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, a pour sa part déclaré que Washington suit « de très près » la situation au Gabon. Il a affirmé que les États-Unis allaient « rester concentrés sur le travail à faire avec (nos partenaires) en Afrique et toute la population du continent pour aider à soutenir la démocratie ».
De son côté, le Maroc, pays dans lequel Ali Bongo Ondimba a passé sa convalescence après son AVC, a dit « faire confiance à la sagesse de la nation gabonaise, de ses forces vives et de ses institutions nationales pour avancer vers une perspective permettant d’agir dans l’intérêt supérieur du pays ». Le Commonwealth, que le Gabon a intégré il y a un an, a tenu à rappeler au pays ses obligations en termes de respect de la démocratie.
Patricia Ngo Ngouem
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