(Le Nouveau Gabon) - A fin septembre 2020, le Gabon n’a exécuté que 38,7% de son budget d’investissement, soit 147,3 milliards de FCFA sur une prévision de 380 milliards de FCFA, apprend-on à la lecture du rapport d’exécution budgétaire pour les neuf premiers mois de l’année, produit par le ministère du Budget et des Comptes publics.
Les données du 4e trimestre 2020 ne sont pas encore publiques. Mais au regard du taux moyen trimestriel (12,9%) enregistré à fin septembre, le pays devrait difficilement réaliser 60% de son budget d’investissement public. On devrait alors se situer en deçà du taux d’exécution de l’année 2019 qui s’est établi à 72,4% (275,9 milliards de FCFA consommés contre 381 milliards de FCFA de prévisions). D’ailleurs, entre septembre 2019 et septembre 2020, le taux d’exécution du budget d’investissement est en repli de plus de 10%.
Depuis au moins trois ans, le taux d’exécution du budget d’investissement affiche une tendance baissière. Il est passé de 80,1% en 2018 à 72,4% en 2019 pour chuter probablement autour de 60% en 2020.
À l’observation, ce sont les projets financés par des ressources extérieures qui ont eu le plus du mal à être exécuté l’année dernière. En effet, « le taux de réalisation est de 73,8 % pour les dépenses en capital financées sur ressources propres et de 23,8 % pour celles financées sur ressources extérieures », apprend-on de la note de conjoncture à fin septembre 2020 du ministère de l’Économie et de la Relance.
Baisse des recettes
Mais pour ce département ministériel, le repli de l’investissement public est le « fait de la baisse des financements sur ressources propres (-20,2 %) en dépit de l’injection de 23,2 milliards de FCFA pour la lutte contre la Covid-19 ». Il faut dire que le budget 2020 s’est exécuté dans un contexte dominé par la crise sanitaire de la Covid-19 qui a impacté les recettes de l’État.
Au terme des neuf premiers mois de 2020, selon le ministère de l’Économie et de la Relance, 1 188,4 milliards de FCFA de recettes de l’État ont été collectées (soit une exécution de 79,5 % par rapport aux prévisions) et sont en baisse de 19,3 % comparativement aux neuf premiers mois de l’année 2019. Un recul imputable au repli conjoint des recettes pétrolières (-24,7%) et non pétrolières (-16,2%).
Pour atteindre ses objectifs de diversification de son économie, au cours des trois prochaines années, le Gabon devra, selon le Premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda, remettre à niveau ses infrastructures, notamment, ses réseaux routier, d’électricité et d’eau, de même que ses infrastructures logistiques. Cette volonté se manifeste par une hausse des prévisions des dépenses d’investissement de 27% à 483,4 milliards de FCFA cette année. Mais l’environnement d’exécution du budget 2021 étant quasiment le même qu’en 2020, le pays devra relever le défi de la mobilisation des ressources en pleine pandémie de la Covid-19 pour atteindre cet objectif.
Sandrine Gaingne et Aboudi Ottou
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