(Le Nouveau Gabon) - La Société gabonaise de raffinage (Sogara), unique raffinerie du pays, a un nouveau directeur général depuis le 1er février, selon une décision prise et entérinée au cours du conseil des ministres présidé à Libreville par le président de la République, Ali Bongo Ondimba.
Ainsi, a-t-il été décidé que Kevin Moungala est le nouveau DG en remplacement d’Edson Mvou Tsinga nommé à peine il y a un an. Ce dernier a été promu le 23 mars 2021 à la tête de la Sogara et installé le 6 avril de la même. 10 mois plus tard, il est limogé. Les motifs de cette déchéance ne sont pas encore dévoilés.
Le nouveau DG arrive à la tête de la Sogara jouissant d’une expérience acquise auprès de Weatherford, une compagnie parapétrolière américaine. Mais il trouve aussi une société d’État (68,84 % des parts pour l’État contre 31,16 % pour des actionnaires privés) qui a du mal à trouver la stabilité et faire des chiffres performants. Au point où, dans le cadre de la négociation de son nouveau programme avec le Fonds monétaire international (FMI), le Gabon a pris l’engagement de recapitaliser la Sogara. « Un appel à manifestation d’intérêt sera lancé pour attirer des investisseurs privés visant à recapitaliser la Sogara, réduire la participation de l’État dans l’entreprise et supprimer toute forme de subvention publique pour son fonctionnement » renseigne le FMI.
Cette raffinerie créée en 1964 perd de l’argent. Selon les données officielles, la Sogara a enregistré en 2019, 20 milliards de FCFA de pertes nettes, ainsi qu’une baisse de son chiffre d’affaires, et une baisse continue des volumes de pétrole traité. D’une capacité initiale de 60 000 tonnes/an et d’un potentiel porté à 1,2 million de tonnes/an, pour la partie distillation atmosphérique, la Sogara traite en moyenne 1 million t/an de brut. Elle produit essentiellement du butane, de l’essence sans plomb, du jet A1 (carburant pour les aéronefs), du gasoil et du résidu atmosphérique.
Sylvain Andzongo
Lire aussi: