(Le Nouveau Gabon) - Dans le cadre de la négociation de son nouveau programme avec le Fonds monétaire international (FMI), de récents documents publiés par cette institution de Bretton Woods au mois de septembre dernier font état de ce que, le Gabon a pris l’engagement de recapitaliser la Société gabonaise de raffinage (Sogara), l'unique raffinerie du pays, par des investisseurs privés.
Pour ce faire, indique le FMI, les autorités gabonaises se sont engagées à réaliser, entre autres, un audit des comptes financiers 2020 de la raffinerie Sogara. « Sur la base de l'audit des installations de production de la Sogara, un plan d'investissement visant à renforcer l'autonomie financière de la raffinerie nationale sera adopté. Un appel à manifestation d'intérêt sera lancé pour attirer des investisseurs privés visant à recapitaliser la Sogara, réduire la participation de l'État dans l'entreprise et supprimer toute forme de subvention publique pour son fonctionnement », renseigne le Fonds monétaire international.
La source ne précise pas quelle sera le volume des parts que l’Etat, actionnaire majoritaire de l’entreprise (68,84% contre 31,16% pour des actionnaires privés) va céder aux nouveaux investisseurs privés. Encore moins à quelle période sera faite cette opération. Mais l’on sait que cette raffinerie créée en 1964 perd de l’argent. Selon les données officielles, la Sogara a enregistré en 2019, 20 milliards de FCFA de pertes nettes ainsi qu’une baisse de son chiffre d’affaires, et une baisse continue des volumes de pétrole traité.
Cette situation déjà peu reluisante a été accentuée par la crise sanitaire actuelle. D’après les données de la direction générale de l’économie et de la politique fiscale (DGEPF), le chiffre d’affaires de la Sogara s’est effondré de 19,3% à 117, 9 milliards de FCFA à fin septembre 2020, à cause de la Covid-19 notamment. Entre 2018 et 2019, les volumes traités par cette société ont baissé de 13,4%, passant de 779 951 tonnes métriques en 2018 à 675 471 tonnes métrique en 2019. Aussi, les ventes de tous les produits pétroliers raffinés sur les marchés domestiques et extérieurs, ont fortement régressé.
Pour toutes ces raisons, les autorités gabonaises ont même mis en branle le projet de fusion entre la Sogara avec la Société nationale des hydrocarbures Gabon Oil Company (GOC) au cours de l’année 2019. Mais pour des raisons non dévoilées, ce projet de fusion des deux sociétés nationales a été abandonné. Le dessein était de doper les performances de la Sogara.
D’une capacité initiale de 60 000 tonnes/an et d’un potentiel porté à 1,2 million de tonnes/an, pour la partie distillation atmosphérique, la Sogara traite en moyenne 1 million t/an de brut. Elle produit essentiellement du butane, de l’essence sans plomb, du jet A1 (carburant pour les aéronefs), du gasoil et du résidu atmosphérique (RAT).
Sylvain Andzongo