(Le Nouveau Gabon) - Les assises sur la vie chère au Gabon se sont achevées ce 13 avril 2023 et les acteurs sont partagés entre optimisme et doute sur la suite qui sera donnée aux propositions issues de ces travaux. En effet, au cours de ces assises, plusieurs propositions ont été faites dans le but de réduire le cout de la vie au Gabon dans un contexte de hausse généralisée des prix dans le pays.
Ainsi, pour la baisse des prix des produits alimentaires, les participants ont proposé d’apporter un soutien financier et matériel ainsi qu’en termes d’intrants aux producteurs agricoles. Il a également été demandé d’étendre l’exonération à l’ensemble de la filière y compris les revendeurs, de supprimer la TVA sur les produits de première nécessité et de surtaxer des produits de luxe tels que les cigarettes et les champagnes, de supprimer ou réduire le timbre journalier de 2000 FCFA exigé aux commerçants dans les marchés, et de supprimer le certificat d’hygiène délivré par la mairie de Libreville contre le paiement d’une somme de 50 000 FCFA.
Dans le secteur des transports, il est proposé de réduire de 50% les taxes sur les billets d’avion, d’exonérer le carburant de TVA pour les vols intérieurs, d’ouvrir le secteur ferroviaire à la concurrence. Pour baisser les couts des matériaux de construction et par ricochet les couts du loyer, il a été recommandé, l’ouverture des carrières de sable et de gravier dans les neuf provinces du pays.
Certains participants se plaignent cependant que leurs propositions n’aient pas été prises en compte dans le rapport final. « Nous avons suggéré de consacrer 10% du budget de l’État au financement de l’agriculture dans la perspective de l’autosuffisance alimentaire. Cette proposition pourtant approuvée par les participants lors des travaux en atelier ne figure malheureusement pas dans le rapport final », a regretté Sylvain Mboumba, président d’une association des consommateurs.
Doutes sur l’application
Au-delà des frustrations de certains participants sur la non prise en compte de leurs propositions dans le rapport final, plusieurs Gabonais émettent des doutes quant à l’application de ces mesures et même sur l’impact de ces assises sur le cout de la vie dans le pays. « Je pense que c’était une rencontre organisée à des fins politiques et qu’il n’y aura malheureusement pas de changement dans le panier de la ménagère. Car comment fera le gouvernement pour réduire les couts des produits alors que dans le monde, l’on assiste à une hausse généralisée ? », s’interroge un chef d’entreprise.
Mais, le Premier ministre rassure. « Le gouvernement s’engage aux côtés du chef de l’État à la mise en œuvre des résolutions pertinentes formulées par les présentes assises. Car, il ne nous est pas permis de donner le sentiment d’avoir perdu notre temps. Nous devons au contraire contribuer efficacement à la lutte contre la vie chère », a rassuré Alain-Claude Bilie-By-Nze.
Toujours est-il que toutes les recommandations ne pourront pas être immédiatement mises en œuvre, selon le Premier ministre. Car, il faudra obtenir l’autorisation du parlement pour renoncer à certaines taxes contenues dans la loi des finances 2023. En plus, il y a des taxes dont la suppression ou la révision va nécessiter l’aval des collectivités locales.
Sandrine Gaingne
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