(Le Nouveau Gabon) - Face à la hausse généralisée des prix dans tous les secteurs au Gabon, le gouvernement a ouvert ce 12 avril 2023, des assises dont l’objectif est « d’aider les populations à vivre moins douloureusement. Il ne s’agit pas de discours, mais, il faut que des mesures concrètes soient prises au cours de ces assises pour soulager le panier de la ménagère, pour réduire la pauvreté, pour réduire la vie chère », a indiqué le ministre en charge de la Consommation et de la lutte contre la Vie chère René Ndemezo’obiang au cours du lancement de ces assises.
Ces travaux permettront aux administrations, aux opérateurs économiques, commerçants et ménages de questionner les raisons de la hausse des prix dans les secteurs de l’alimentation, l’habitat, le transport, la santé et l’éducation, la parafiscalité et la fiscalité. Car, selon les données statistiques citées par le ministre de la Consommation, 80% des dépenses des ménages à revenu moyen sont orientées dans ces cinq secteurs. « Ce que nous attendons en tant que gouvernement ce n’est pas seulement une litanie des mesures, mais des propositions concrètes que nous pourrons mettre en œuvre dans l’immédiat, à court, moyen et long termes», a déclaré Alain-Claude Bilie-By-Nze, Premier ministre.
Ces assises ont commencé au niveau provincial les 30 et 31 mars dernier, et ont permis de recenser plusieurs facteurs qui favorisent la hausse du cout de la vie dans le pays. « Sur le plan structurel, nous sommes aujourd’hui plus une société de consommation que de production des biens et services vitaux du fait d’une structure industrielle embryonnaire, du faible niveau d’investissement dans l’agriculture et l’élevage, de l’enclavement de nos rares zones de productions, de la maitrise approximative de nos ressources. A cela s’ajoute une fiscalité inadaptée au contexte du Gabon, la parafiscalité et le raquette qui gangrène le marché », a regretté Christian Abiague, président de l'ONG SOS Consommateurs.
Par exemple, dans le secteur logement, « les prix des matériaux nécessaires pour la construction d’une maison sont extrêmement chers. Raison pour laquelle, les bailleurs louent des maisons d’une ou deux pièces à 200 000FCFA ou 300 000FCFA. Ce qui est très élevé. Pour ce qui concerne l’alimentation, les boutiquiers dans les quartiers qui surfacturent accusent les grossistes qui leur vendent des produits à des prix élevés », affirme pour sa part Mintsa Thioye, président de l’association Initiative, une association d’entraide sociale et d’aide aux plus démunis.
Pourtant, plusieurs mesures ont déjà été mises en place par le gouvernement dans le but de lutter contre la vie chère. Notamment, le blocage des prix des produits pétroliers à la pompe, la subvention du prix du blé, la gratuité des transports en commun dans le Grand Libreville, la mise en place d’une mercuriale des prix des produits alimentaires. Des mesures qui s’avèrent encore insuffisantes au regard de l’évolution du contexte économique international et national. Les Gabonais espèrent donc que l’impact de ces assises se fera ressentir dans les prochaines semaines dans le panier de la ménagère.
Sandrine Gaingne
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