(Le Nouveau Gabon) - Réserves de change, inflation et croissance. Sur ces trois indicateurs macroéconomiques, un seul devrait connaître une évolution positive en 2023, selon la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). À l’issue de son Comité de politique monétaire (CPM) tenu sa 3e session ordinaire de l’année le 25 septembre2023 à Douala, capitale économique camerounaise, la banque centrale projette une hausse de 14,6% des réserves en de change pour se situer à 7850,8 milliards de FCFA à fin 2023. Ce volume correspond à un taux de couverture extérieure de la monnaie de 78,5% contre 73,1% en 2022 et des réserves d’importations de biens et services de 5,23 mois en 2023 contre 4,94 en 2022.
Par contre, le CPM redoute persistance de l’inflation, avec un taux en moyenne annuelle de 5,7% en fin 2023. Ce qui est largement au-dessus de la norme communautaire de 3%. Face à cela, la Beac a décidé de maintenir inchangés les taux d’intérêt des appels d’offres à 5%, le taux de la facilité de prêt marginal à 6,75%, et le taux de la facilité de dépôt à 0%. Quant aux coefficients des réserves obligatoires, elles restent également stables à un taux de 7% sur les exigibilités à vue, et 4,5% sur les exigibilités à terme. Elle espère ainsi combattre l’inflation en réduisant le financement de l’économie.
« La Beac reste avant-gardiste sur la question de l’inflation afin de mieux la maîtriser. Mais il est important de savoir que les économies mondiales sont interconnectées. Nous exportons nos produits vers l’extérieur. Et si la demande extérieure baisse, nous constaterons également une baisse de la valeur des produits, avec un impact sur les économies », explique Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la BEAC, et président statutaire du CPM.
Il s’agit de la deuxième fois que la banque centrale maintenir inchangé ses taux directeurs. Elle les avait maintenus au cours de la deuxième session ordinaire de son CPM le 26 juin 2023. Cette décision de maintenir les taux directeurs inchangés est consécutive à « une position extérieure confortable (…), mais une situation encore préoccupante de la stabilité interne », a indiqué Abbas Mahamat Tolli.
La BEAC prévoit aussi une baisse de la croissance à un taux de 2,5% en 2023 contre 2,8% en 2022, soit un recul 0,3%. « Cette croissance économique est grevée principalement par un recul plus important de l’activité pétrolière évaluée à -1,3%, en 2023, des tensions inflationnistes élevées autour de 5,7% en moyenne annuelle en 2023, mais en baisse à partir du troisième trimestre », explique Abbas Mahamat Tolli.
Frédéric Nonos
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