André Dieudonné Berre : « Chacune des parties en présence doit s’arranger à faire un pas vers l’autre»

Gouvernance
mardi, 02 mai 2017 17:39
André Dieudonné Berre : « Chacune des parties en présence doit s’arranger à faire un pas vers l’autre»

(Le Nouveau Gabon) - Participant au dialogue politique où il planche avec d’autres membres sur la modernisation de la vie publique, André Dieudonné Berre, un des vétérans de l’histoire politique du Gabon depuis l’avènement de la conférence nationale, répond dans cet entretien, aux questions relatives au déroulement des travaux dans sa commission. Il revient notamment sur les attentes de cette concertation pour laquelle, il fonde beaucoup d’espoirs pour les générations à venir.

Peut-on avoir une idée de ce qui se fait dans votre commission, depuis le début des travaux ?

André Dieudonné Berre : Nous sommes à la commission 3, celle de la modernisation de la vie publique. Nous parlons du fonctionnement des partis politiques et des associations. Nous discutons aussi de la société, de l’ensemble des organismes qui s’occupent de la vie sociale. D’une manière générale, dans notre commission, nous avons beaucoup examiné les propositions de la phase citoyenne. Une manière de montrer que malgré l’appellation « politique du dialogue », nous avons mis en bonne place les questions sociales, celles des jeunes, des femmes et leur rôle dans la société.

029 in-

Comment se déroule les travaux dans votre commission ?

ADB : Nous travaillons en commission paritaire. Nous sommes encore au stade des discussions. Notre agenda comporte sept points. Nous avons avancé et les discussions se font d’une manière franche, civilisées dans un esprit de patriotisme, accompagné d’un sens du respect des uns et des autres. Vous saviz, il n’y a rien de grand au monde sans passion, il y a dans nos discussions des éclats de voix qui peuvent traduire une forme de passion. Mais dans tous les cas, cela démontre que la personne est convaincue.

Toutes les conclusions doivent être agréées, acceptées et arrêtées par consensus. C’est-à-dire que des positions qui semblaient très éloignées au départ doivent être rapprochées, chacune des parties en présence doit s’arranger à faire un pas vers l’autre pour que nous arrivions à une position moyenne qui soit dans le sens de l’intérêt de notre pays, car il faut se mettre dans la tête qu’il ne s’agit pas d’un combat. Nous ne sommes pas en train de nous battre, nous sommes en train de construire ensemble.

Quelle est l’ambiance qui prévaut ?

ADB : J’ai toujours dis et je le dirai toujours, il n’y a pas des Gabonais conscients qui veulent détruire leur propre pays, je crois plutôt que nous tous, nous voulons construire ce pays peut être avec des méthodes, des approches et des techniques différentes. Il nous appartient, les uns et les autres, de présenter le bien-fondé ou le mal fondé de tel ou tel système pour arriver à quelque chose de consensuel. C’est cela l’objectif du dialogue. Je crois que nous allons le faire, parce que sinon, ce n’était pas la peine de venir s’assoir les uns face aux autres.

On avance, bien qu’une partie de la population reste encore sceptique quant à l’issue de ces pourparlers ! Je dirai à nos populations ce que j’ai toujours dis. Nous voulons tous construire le Gabon et nous allons le construire, nous aimons tous ce pays, nous serons tous enterrés dans ce pays. Les problèmes des Gabonais ne sont pas escamotés au profit des seuls problèmes politiques. L’un ne va pas sans l’autre. Un bon système politique fait suivre une bonne économie et cela a pour résultat le mieux-être des populations. L’économie est indispensable au développement d’un pays.

Il serait triste de ne pas développer les atouts qui sont les nôtres dans un pays potentiellement riche, je crois que ceux qui nous écoutent doivent avoir cela en tête. Certes, il y a des erreurs mais nous voulons tous que vous, les plus jeunes et les générations à venir, viviez et vous développiez.

Pour cela, il faut créer les conditions de ce développement. Il faut créer les conditions de la paix, c’est pour cela qu’il y a ce dialogue. Il faut apaiser les esprits. Il faut que nous réapprenions à nous parler et il faut que, plus que jamais, nous soyons humbles et nous dire comme disait quelqu’un : « je sais une chose c’est que je ne sais rien. »

Quels est le sens qui sera donné aux décisions de ce dialogue ?

ADB : L’homme est perfectible. Les Gabonais doivent attendre, les décisions qui vont être prises seront transformées en lois et la loi s’applique à tout le monde. Nul n’est censé ignorer la loi. Les décisions qui seront prises, j’insiste, n'intéressent pas seulement le politique, elles toucheront aussi la vie de tous les jours.

Le Gabonais moyen constatera qu’il s’est exprimé pendant la phase citoyenne verra que ses propositions se retrouvent dans les actes du dialogue. Nous avons un beau pays, nous n’allons pas oublier les jeunes, ils verront d’eux-mêmes ce qui est en train de se proposer. Il faut que chacune et chacun de nous soit responsable de ses actes, pensent aux autres et évitent de manipuler. Nous sommes des parents, il faut que nous réfléchissions et donnons aux générations qui viennent la possibilité de vivre dans un espace de sérénité et de paix.

Stéphane Billé avec le Bureau politique du Dialogue

 
Nos derniers articles

Pour nous contacter: c o n t a c t [@] lenouveaugabon . c o m

Please publish modules in offcanvas position.