(Le Nouveau Gabon) - Les enseignants gabonais réunis au sein de la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed) ont entamé, ce 11 janvier 2021, une grève de trois jours pour revendiquer le recrutement de nouveaux enseignants dans la fonction publique, les avancements et les reclassements qui ont été suspendus depuis quelques années, ainsi que le paiement des rappels de soldes.
Selon certains enseignants, ce mot d’ordre de grève n’a pas été très suivi. Mais un tel mouvement d’humeur est de nature paralyser le système éducatif gabonais déjà handicapé par la Covid-19. Car avant la reprise des cours au mois de novembre dernier, les écoles avaient déjà été fermées pendant huit mois à titre préventif contre la crise sanitaire de la Covid-19. De telles interruptions ont un impact sur l’exécution des programmes scolaires et par conséquent sur la qualité des enseignements.
Pourtant, malgré ces conséquences sur le système éducatif gabonais, le Conasysed soutient que cette grève était « inévitable ». Pour son délégué général Louis Patrick Mombo, « le gouvernement n’apporte pas de solutions concrètes aux préoccupations posées par les enseignants : les recrutements, les intégrations, les titularisations, les avancements automatiques, les reclassements après-stage, le paiement des rappels, les soldes... »
Réponse du gouvernement
Avant d’entrer en grève, des membres de la Conasysed ont rencontré, le 5 janvier, le ministre de l’Éducation nationale, Patrick Mouguiama Daouda. Il était question de discuter des attentes des syndicalistes. À l’occasion, la tutelle a donné des assurances quant au recrutement des enseignants, avec en prime la régularisation des situations administratives, de même que sur la perspective de l’organisation des concours en interne.
Ces assurances semblent n’avoir pas convaincu le Conasysed. Et pourtant, dans le projet de loi de finances 2021, adopté par le parlement, l’on constate en effet qu’il est prévu un hausse des effectifs du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique, du Transfert de technologies, de l’Éducation nationale chargé de la formation civique. Ils vont passer de 25 346 en 2020 à 27 533 en 2021, soit une hausse de 2 187, pour une masse salariale en augmentation de plus de 8,9 milliards de FCFA, passant de 193,6 milliards de FCFA en 2020 à 202,6 milliards en 2021.
L’éducation nationale est l’un des rares secteurs au Gabon dans lequel les recrutements à la fonction publique restent d’actualité depuis que le gouvernement a décidé de geler les recrutements afin de maitriser sa masse salariale. Entre 2019 et 2020, la situation administrative de 5385 agents a été régularisée dans la fonction publique. Ces intégrations ont concerné quatre secteurs prioritaires donc l’éducation nationale.
Sandrine Gaingne