(Le Nouveau Gabon) - L’impact des changements climatiques est de plus en plus visible sur les forêts gabonaises avec notamment des effets directs sur la production des fruits et leur disponibilité. Et l’effondrement de la disponibilité des arbres fruitiers constitue une menace pour la mégafaune des forêts d’Afrique centrale et particulièrement du parc national de la Lopé au Gabon.
C’est du moins ce qui ressort de l’étude menée par des scientifiques gabonais et des experts de l’université de Stirling et dont les résultats ont été présentés le 22 octobre par le professeur John Lee White, ministre des Eaux et Forêts en présence de la délégation de l’Union européenne. C’était à l’occasion de la conférence de presse dédiée aux solutions innovantes en faveur du climat.
Réalisée sur 37 ans, cette étude révèle en effet que ces dernières années, la baisse du nombre de fruits par arbre fruitier dans le parc national de la Lopé au Gabon est palpable. « L’étude met en évidence la baisse de la production fruitière de l’ordre de 81% entre 1986 et 2018, ainsi qu’un affaiblissement depuis 2008, de l’ordre de 11%, de l’état de forme physique des éléphants de forêt frugivores. Cela signifie qu’en moyenne, les éléphants et les autres animaux trouvaient des fruits mûrs sur un arbre sur dix dans les années 1980, mais qu’aujourd’hui ils doivent en chercher sur plus de 50 pour en trouver », a indiqué le professeur Lee White.
Pour le ministre, il est aujourd’hui plus que temps d’agir afin de limiter les dégâts. Raison pour laquelle, « la communauté internationale doit se mettre ensemble pour trouver des accords encore plus forts que ceux de Paris. La COP de 2026 doit vraiment être un moment où le monde mêle ses efforts pour régler le problème des changements climatiques. Les changements climatiques vont avoir un impact beaucoup plus important si on ne trouve pas des solutions. On aura des centaines de millions d’Africains qui vont devenir des réfugiés climatiques et des millions de personnes qui vont mourir si on ne fait pas quelque chose. À cause de cette situation, il n’y aura pas d’avenir pour le pétrole, il n’y aura plus de marchés », alerte-t-il.
Financée par l’Union européenne, cette recherche porte sur l’impact du changement climatique dans les forêts tropicales humides d’Afrique centrale et la menace qui pèse sur les populations d’éléphants dans la région.
SG
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