(Le Nouveau Gabon) - Pour survivre au-delà de leurs trois premières années d’existence, les startups du secteur du numérique ont besoin d’être soutenues et accompagnées. Tel est le message émis par les promoteurs de ces entreprises lors de la « Matinée du numérique » organisée par la société Okoume Capital pour faciliter la mise en relation des startups avec des investisseurs. L’un des défis auxquels doivent faire face ces entreprises en début d’activité est lié à l’accès aux financements.
« J’ai un projet que je n’ai pas pu lancer depuis des années à cause des financements. J’ai gagné des financements grâce aux concours, mais ça ne suffit pas. Par exemple, j’ai eu le concours startup challenge de la Banque mondiale où j’ai eu 30 millions de FCFA. Mais, les fonds sont vraiment insuffisants », confie Anicet Gervais Ntseni, promoteur de Jetronic. Cette startup se propose d’interconnecter les bateaux et les trains à la fibre optique pour un accès à la connexion internet.
Anicet Gervais Ntseni affirme qu’investir sur le satellite comme c’est le cas pour sa startup, nécessite des investissements lourds. « Je vais prendre une image. Une antenne qu’on va placer sur le bateau ou le train coûte 80 millions de FCFA. Et le hub (plateforme NDLR) qui va gérer la connexion internet qui vient de mon fournisseur en Israël fait 250 millions de FCFA. Pour le moment, mon partenaire israélien qui veut s’étendre au Gabon, a juste besoin de 50 000 dollars (32,7 millions de FCFA) pour qu’il m’accompagne. Mais, je n’ai pas cette somme », regrette Anicet Gervais Ntseni. Il poursuit, « pourtant, j’ai un projet sûr. J’ai l’expérience de Air Gabon, de Air France. Depuis 2013, j’ai des contrats avec la Setrag (Société d’exploitation du Transgabonais) qui m’a donné l’autorisation pour installer la solution. Il ne reste que les financements ».
Birane Ndiaye, fondateur de Orema, une application mobile qui permet de gérer à distance, à partir de son smartphone, le compteur prépayé d’électricité (EDAN) fait également face aux difficultés de financement pour développer son application. Ce qui d’après lui est normal pour une startup comme la sienne qui démarre à peine ses activités. « C’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons intégré le programme Okoume Capital. Parce que nous avons besoin d’un accompagnement non seulement financier, mais aussi structurel. Avec le programme la Fabrique des Champions, nous avons pu structurer notre entreprise et nous sommes en attente de financements qui nous permettront de développer définitivement notre application et fabriquer un plus grand nombre de boitiers », a expliqué Birane Ndiaye.
Pour les banques, les projets des startups constituent des investissements à risque, car le taux d’échec est particulièrement élevé dans les projets d’innovation.
Tout de même, ces startups et bien d’autres entreprises du secteur du numérique au Gabon espèrent que les investisseurs puissent être séduits par leurs projets et prennent le risque de les accompagner, et leur trouver des financements. Ainsi, elles pourront contribuer au projet du chef de l’État qui a promis lors du sommet TransformAfrica de Kigali en 2013 de faire du Gabon la référence continentale de l’économie numérique.
Sandrine Gaingne
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