(Le Nouveau Gabon) - Pour l’année 2021, l’indice de perception de la corruption (IPC) du Gabon est de 31 sur une échelle de 0 (très corrompu) à 100 (très propre). C’est ce qui ressort du dernier rapport de Transparency International qui classe 180 pays en fonction de cet indice, principal indicateur mondial de la corruption dans le secteur public. Le Gabon y occupe la 124e place. En d’autres termes, le Gabon est 56e État le plus corrompu au monde en 2021.
Comparativement à 2020 le Gabon améliore son classement, passant de la 129e position à la 124e, soit cinq places de gagné. Mais du point de vue du niveau de la corruption, le pays ne progresse que d’un point puisqu’il affichait un score 30/100 dans le rapport 2020 de Transparency International.
Par rapport aux cinq autres pays membres de la Cemac, Gabon se positionne comme le pays le moins corrompu de cet espace communautaire. Le pays d’Ali Bongo devance le Cameroun (36e pays le plus corrompu dans le monde avec un score de 27/100), la République centrafricaine (26e avec un score de 24), le Congo (18e pays le plus corrompu), le Tchad (16e) et la Guinée équatoriale, 8e pays le plus corrompu dans le monde. Selon Transparency international, le « score de la Guinée équatoriale a stagné à 17, au bas de l’Indice, car ce pays reste une kleptocratie ».
Selon Transparency international, l’Index de perception de la corruption 2021 fait apparaître pour l’Afrique Subsaharienne une stagnation des niveaux de corruption depuis une décennie, dans un contexte de violations de droits de l’homme et de régression de la démocratie. « Une décennie de stagnation des niveaux de corruption a constitué un élément dévastateur pour l’Afrique subsaharienne. Les ressources naturelles sont pillées et des millions de personnes n’ont pas accès aux services publics, tandis que les conflits violents font rage et les menaces terroristes augmentent. En même temps, une corruption à grande échelle donne les moyens aux élites d’agir en toute impunité, en détournant des fonds qui sont acheminés hors du continent et en laissant des miettes au public en termes de droits et de ressources » déclare Samuel Kaninda, Conseiller régional Afrique de Transparency international
Opération Scorpion
Le léger recul de la corruption au Gabon résulte de l’engagement de l’État à lutter contre ce fléau à travers différentes actions menées dans le pays. Le président Ali Bongo a lancé en 2019 l’opération « Scorpion" qui a conduit à l’arrestation d’une vingtaine d’ex-hauts responsables publics soupçonnés de détournement de fonds publics. La création de l'Autorité nationale de vérification et d’audit participe de la même logique. En effet, cet organe est chargé de vérifier et d’auditer les services de l’État, les Collectivités locales et les organismes recevant des concours financiers et matériels de l’État. Le Gabon a également décidé d’assurer un meilleur contrôle des sources et voies de financement de certaines organisations non gouvernementales (ONG). En 2021, le ministre de la Promotion de la bonne gouvernance a mené plusieurs campagnes de sensibilisation sur les mécanismes de lutte contre la corruption tant dans le secteur privé que dans le public. Des actions et bien d’autres qui ont certainement permis d’améliorer l’indice dans le pays.
Les pays les moins corrompus dans le monde sont, par ordre croissant, le Danemark, la Finlande et la Nouvelle-Zélande. Ils sont également en tête de liste dans l’Indice de démocratie pour ce qui concerne les libertés civiles. Et au bas de l’échelle, on retrouve la Somalie, la Syrie et le Soudan du Sud, les pays les plus touchés par la corruption.
SG