(Le Nouveau Gabon) - Les enseignants du primaire et du secondaire réunis au sein de la Convention nationale des Syndicats du secteur de l’Éducation (Conasysed), demandent à l’État de mobiliser une enveloppe de 20 milliards de FCFA pour le paiement des rappels solde impayés depuis 10 ans. La régularisation des situations administratives, autre pomme de discorde, constitue aussi une demande pressante de la Conasysed, car les avancements automatiques sont gelés depuis 2015, date de l’entrée en vigueur du nouveau système de rémunération. Ces exigences sont contenues dans le communiqué ayant sanctionné l’assemblée générale de cette convention syndicale tenue le 04 mars dernier.
Tout a commencé le 21 janvier dernier, à l’issue de l’assemblée générale, les enseignants avaient donné une date butoir au gouvernement (le 04 mars 2023) pour donner satisfaction totale à leur cahier de charges. Celui-ci comporte essentiellement deux points : « La régularisation de toutes les situations administratives ainsi que le paiement des rappels soldes ». Réunis justement le 4 mars dernier pour faire le point de la situation. « L’Assemblée générale a voté pour le dépôt d’un préavis de grève au cabinet du Premier ministre, chef du gouvernement ce lundi 06 mars 2023. Celui-ci court du lundi 06 mars au samedi 1er avril 2023, jour de tenue de l’assemblée générale qui se prononcera sur l’entrée en grève », précise le communiqué de la Conasysed.
Côté gouvernement
Le gouvernement gabonais ne fait pas la sourde oreille face aux revendications du corps enseignant. En effet, le 23 février dernier, les responsables de la Conasysed ont rencontré la ministre de l’Éducation nationale, Camelia Ntoutoume Leclercq. Depuis qu’elle a en charge ce portefeuille sensible, elle a fait du dialogue et la concertation avec les partenaires sociaux son leitmotiv d’où le climat apaisé qu’on observe depuis quelque temps. Dans le compte rendu qui émane de ce conclave avec le membre du gouvernement, il est précisé : « Les échanges ont porté essentiellement sur l’analyse du cahier de charges déposé le 23 janvier sur la table du Premier ministre ». Ledit cahier de charges, selon la ministre, devrait faire l’objet d’un examen sérieux du gouvernement.
D’ailleurs, la tutelle a mis sur pied une commission du dialogue social dont le rapport a été remis le 03 mars au ministre : « À la suite de cette première phase, une commission de suivi et d’évaluation dudit rapport a été mise en place. Celle-ci se réunira une fois par mois avec la tutelle en vue de faire des points d’étape et une fois par trimestre en plénière avec l’ensemble des leaders syndicaux et les représentants des ministères en charge de la Fonction publique et du Budget », souligne le communiqué émanant du ministère de l’Éducation nationale.
Selon une source, la ministre aurait proposé que le Premier ministre, chef du gouvernement, fasse partie de la commission pour accélérer le processus de recherche des solutions. Cette proposition n’aurait pas reçu l’assentiment des syndicalistes. Si la Conasysed et le gouvernement ne parviennent pas à trouver un modus vivendi d’ici la fin du mois d’avril, une grève généralisée est à redouter. « Les vieux démons pourraient ressurgir ! C’est le troisième trimestre qui serait perturbé. A quelques mois du début des examens officiels, l’arrêt des activités scolaires serait fortement dommageable pour le secteur éducatif gabonais », commente un enseignant.
AGB