(Le Nouveau Gabon) - A l’occasion de la Journée internationale de la Femme, ce 8 mars, Le Nouveau Gabon rend hommage à 10 femmes gabonaises qui impactent la vie nationale, et à travers elles à toutes les femmes du Gabon qui s’emploient chaque jour à rendre leur monde meilleur.
Lucie Milebou-Aubusson, timonier de la chambre haute du parlement depuis plus de 6 ans
Elle fait partie des trois potentiels successeurs constitutionnels du président de la République en cas de vacance du pouvoir. Figure de proue de la scène parlementaire gabonaise, Lucie Milebou-Aubusson été réélue à la tête de la chambre haute du parlement gabonais le 1er mars 2021 pour un autre mandat de 6 ans. De ce fait, c’est à elle que revient la lourde charge de présider aux destinées du parlement, insitution qui vote les lois, contrôle l'action du gouvernement et évalue les politiques publiques. Rien que pour ces faits, Lucie Milebou-Aubusson épouse Mboussou est présentée comme la femme politique la plus influente du Gabon ces dernières années.
Née le 25 février 1957, la sénatrice du Parti démocratique gabonais (PDG) pour la commune de Fougamou est également médecin de formation. Celle qui est présentée comme la première femme ophtalmologue du Gabon a occupé divers postes de responsabilité dans ce secteur d’activité. Elle a été notamment, médecin-chef à la Fondation Jeanne Ebori à Libreville de 1988 à 2002 et professeur à la Faculté de médecine de Libreville.
Rose Christiane Ossouka Raponda, première femme chef de gouvernement au Gabon
Nommée le 16 juillet 2020 Premier ministre par un décret du président Ali Bongo Ondimba, Rose Christiane Ossouka Raponda devient la première femme à occuper le stratégique poste de chef de gouvernement au Gabon. C’est à elle que revient la délicate mission, « d’assurer la relance économique et l'accompagnement social nécessaires en raison de la crise mondiale liée à la Covid-19 ». Même si cette mission ne semble pas aisée dans un contexte de crise sanitaire, Rose Christiane Ossouka Raponda ne manque pas d’atouts pour y parvenir. Dans cette perspective, le chef du gouvernement a multiplié depuis sa prise de fonctions, des rencontres de travail avec son gouvernement et des acteurs économiques et sociopolitiques. L’objectif étant d’accélérer le traitement de certains dossiers jugés importants et nécessaires pour la concrétisation de son cahier de charges.
Diplômée de l'Institut gabonais de l'économie et des finances avec une spécialisation en finances publiques, la patronne de la primature a également pour missions, l’accélération de la transformation de l’économie du pays (2021-2023) en pleine crise de la Covid-19.
L’ancienne directrice générale adjointe de la Banque de l'habitat du Gabon, a fait son entrée au sein du gouvernement en 2012 en qualité de ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique. Elle intègre par la suite le gouvernement de Julien Nkoghe Bekalé en février 2019 comme ministre d'État chargé de la Défense nationale et de la Sécurité du territoire.
Pionnière dans divers secteurs d’activités, Rose Christiane Ossouka Raponda a également été la première femme élue Maire à Libreville.
Nadine Anato, le commandant en chef de l’aviation civile gabonaise
Nadine Nathalie Awanang épouse Anato est la directrice générale de l’Agence nationale de l’aviation civile (Anac) depuis 2020 et travaille avec l’Etat pour la mise en place de procédures de certification, d’agréments et de contrôle du secteur de l’aviation gabonaise.
Ingénieure de l’aviation civile, elle a fait ses études supérieures en Tunisie où elle a obtenu en 2001,une maitrise en gestion informatique et télécommunication, avant de poursuivre sa formation à l’Ecole africaine de la météorologie et de l’aviation civile (EAMAC) à Niamey au Niger. De retour au Gabon, elle a intégré l’ANAC en septembre 2010, structure dans laquelle elle a occupé diverses responsabilités jusqu’à sa nomination comme directeur général adjoint de l’entreprise en janvier 2020 et sa consécration comme DG quelques mois plus tard.
Née le 28 décembre 1976 à Lambaréné au Gabon, elle est mère de quatre enfants.
Nicole Janine Lydie Roboty, première femme à occuper le poste de ministre de l’Economie au Gabon
Elle est la première femme à être portée à la tête du ministère de l’Economie et de la Relance au Gabon. Elle occupe de ce fait un poste clé au sein du gouvernement puisque c’est elle qui est chargée d’insuffler la relance de l’Economie du pays dans un contexte peu favorable dû à la Covid-19.
Nicole Janine Lydie Roboty doit également relever le défi de la réduction de la dette du pays dont le taux se situe aujourd’hui au-dessus du seuil communautaire de la Cemac qui est de 70% du PIB. Une mission délicate au vu du contexte, mais, pas impossible pour cette ancienne directrice générale adjointe de la dette.
Agée de 55 ans, Nicole Janine Lydie Roboty, épouse Mbou est diplômée de l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne et du Centre d’études financières économiques et bancaires (Cefeb).
Elle est depuis le 9 décembre 2020, le ministre de l’Economie et de la Relance du Gabon, en remplacement de Jean Marie Odangada, démissionnaire.
Sylvia Bongo Ondimba, au service de l’action humanitaire et des droits de la femme
Sylvia Bongo Ondimba a fait de la défense du droit de la femme son combat de tous les instants. Première dame du Gabon depuis 2009, elle mène au quotidien des actions pour changer les conditions d’existence de la femme, et des personnes vulnérables. Car, pour elle, « la lutte en faveur des droits des femmes, est le pilier de nos nations et joue ainsi un rôle essentiel pour le bien-être des membres de leur famille et pour le bon fonctionnement de nos communautés. Et pourtant, d’importantes inégalités, légales ou culturelles, persistent encore trop souvent dans notre société ».
Ses œuvres en faveur de la femme sont réalisées par l’entremise de la Fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la Famille créée en 2011, avec pour missions de soutenir les populations vulnérables du Gabon via des projets destinés aux femmes, aux jeunes et aux personnes fragilisées. C’est en tant que présidente de cette fondation que la première dame a été honorée en 2019 du prix national des droits de l’homme.
Mais, l’une des plus grandes victoires de la Première dame c’est d’avoir mené, via de la diplomatie gabonaise, un plaidoyer qui a abouti en 2010, à l’institution par l’Assemblée générale des Nations-Unies, de la Journée internationale des veuves (JIV). Elle se célèbre le 23 juin chaque année.
Diplômée en gestion en France, l’épouse d’Ali Bongo est née le 28 décembre 1976 à Paris.
Honorine Nzet Biteghe, la sénatrice est l’ange gardien des droits de l’homme
Militante des droits de l’homme et spécialiste des questions de la famille et du genre, l’activisme d’Honorine Nzet Biteghe ne laisse personne indifférent au Gabon, pas même le président de la République, Ali Bongo Ondimba qui l’a nommé sénatrice de la province du Woleu-Ntem.
Ancienne procureur de la République, Honorine Nzet Biteghe s’est distinguée par son engagement dans la lutte pour la défense des droits de la femme et de la famille. Proche de la première dame, elle est souvent citée comme celle qui a préparé et conduit à terme le dossier ayant permis à la Fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la famille d’obtenir de l’ONU, l’adoption de la résolution du 21 décembre 2010, portant sur la célébration de la journée mondiale des veuves le 23 juin de chaque année.
Honorine Nzet Biteghe a été ministre des Affaires sociales dans le gouvernement de Raymond Ndong Sima, puis conseiller du président de la République.
Elle est la fondatrice de l’ONG Observatoire des droits de la femme et de la parité (Odefpa), lauréate de la 1ère édition du prix Agathe Okumba D’Okwatsegue décerné par la fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la famille.
Marie-Madeleine Mborantsuo, la garante du respect de la constitution gabonaise
Juriste de formation, Marie-Madeleine Mborantsuo est la présidente de la Cour constitutionnelle du Gabon depuis sa création en 1991. Une dame de fer qui a su s’imposer à la tête de cette haute juridiction, malgré les critiques qui fusaient de toute part. Car, elle est notamment accusée de défendre les intérêts de la famille présidentielle. Des accusations qu’elle balaie du revers de la main. Puisqu’elle assure mordicus travailler de manière collégiale et uniquement dans l’intérêt de tous les Gabonais. « Je ne décide pas seule dans mon bureau ! Je suis toujours assistée des autres juges constitutionnels, et aucune décision n’est prise sans qu’il y ait une instruction par au moins deux magistrats », affirmait-elle dans un entretien avec Jeune Afrique.
Selon elle, ces accusations sont le fait des personnes qui doutent des compétences des femmes. « Le problème, c’est que, pour ces gens-là, je ne suis qu’une femme. Et ils ne supportent pas qu’à travers moi la Cour dise le droit. C’est du machisme ordinaire, on n’accepte pas qu’une femme s’affirme », regrette-t-elle.
Originaire de la province du Haut-Ogooué, le fief de la famille Bongo, Marie-Madeleine Mborantsuo a contribué à la rédaction de la constitution gabonaise. Elle a également participé à la mise en place de Cour constitutionnelle. Avant d’intégrer cette juridiction, elle a été à l'âge de 28 ans la présidente de la Chambre des comptes de la Cour suprême. Une institution qu’elle a contribué à organiser.
Née le 18 avril 1955 à Franceville, Marie-Madeleine Mborantsuo effectue en ce moment son dernier mandat à la tête de la Cour constitutionnelle. Elle va céder les rênes de l’auguste institution en 2028.
Madeleine Berre, le porte-parole du gouvernement est à fond dans la promotion de la création d’emplois
Nommée au ministère de l’Emploi, de la fonction publique, du travail, de la formation professionnelle, le 12 janvier 2019, Madeleine Berre fait partie des membres du gouvernement qui occupent l’avant-scène du pays. L’ancienne responsable du patronat gabonais est aux premiers rangs dans la lutte contre le chômage ainsi que dans la dynamisation de la fonction publique.
Dans ce cadre, elle a initié plusieurs réformes. Parmi lesquelles, la révision du code de travail dont le projet a été adopté en Conseil des ministres le 19 février 2021, ainsi que la réforme de la fonction publique dans le but de la rendre plus performante et plus dynamique. Des avancées ont également été notées dans la formation professionnelle avec la création de nouveaux centres de formation.
Madeleine Berre jouit d’un parcours plutôt atypique. Née en 1966 au Gabon, elle est une juriste qui a fait ses preuves dans le conseil. Elle a travaillé pendant 10 ans chez PricewaterhouseCoopers (PwC) et 13 ans chez Deloitte où elle a été directrice générale.
En 2013, elle devient la première femme élue à la tête de la Confédération patronale Gabonaise (CPG). C’est en 2015, qu’elle fait son entrée au gouvernement en qualité de ministre du Commerce. Elle dirige aujourd’hui le ministère de l’Emploi, de la fonction publique, du travail, de la formation professionnelle, chargée du dialogue social. Elle est également porte-parole du gouvernement.
Jacqueline Bignomba, faire du secteur pétrolier un pourvoyeur d’emploi
Attirer plus de compagnies pétrolières au Gabon et prendre toutes les mesures à son niveau pour assurer une plus grande visibilité au pays. Tel est l’objectif que s’est fixée Jacqueline Bognomba, présidente de l’Union pétrolière des entreprises du Gabon (UPEGA), syndicat patronal du secteur pétrolier national.
Ingénieur en pétrole et 2ème vice-président de Confédération patronale gabonaise (CPG) en charge de la formation et de l’emploi, Jacqueline Bignomba est une des femmes qui a fait de la défense des intérêts du secteur pétrolier son cheval de bataille.
Elle est à la tête de l’Upega depuis 2013 et œuvre au quotidien pour le développement du secteur pétrolier dans un contexte où la production ainsi que les ventes sont en baisse. Elle espère qu’avec la relance de l’économie, le secteur pétrolier contribuera à la réduction du chômage dans le pays. « Ceci est d'une importance capitale pour l'économie du pays. 30% de tous les emplois ont été perdus entre 2015 et 2019 en raison de la crise. Avec la relance du secteur pétrolier, nous contribuerons à réduire le chômage », affirmait-elle dans une interview accordée au site gbreports en 2020.
A la tête de l’Upega depuis 2013, elle est l’une des personnalités gabonaises sur lesquelles les autorités peuvent s’appuyer pour l’accélération de la transformation de l’économie du secteur pétrolier.
Anne Nkene Biyo’o, pour attirer des investisseurs dans la Zes de Nkok
Administratrice générale de l’Autorité administrative de la zone économique spéciale (ZES) de Nkok depuis juillet 2020, Anne Nkene Biyo’o multiplie des rencontres avec des rencontres avec de potentiels investisseurs au Gabon. Elle ambitionne ainsi, de faire connaitre les opportunités qu’offre la Zes de Nkok et attirer par la même occasion de nouveaux investisseurs dans le pays.
Anne Nkene Biyo’o dispose à cet effet de toute l’expertise nécessaire pour relever ce défis surtout dans un environnement qu’elle connait très bien pour avoir occupé pendant plus de six ans la fonction d’administrateur général adjoint de l’Autorité administrative de la ZES de Nkok.
Située dans le département du Komo-Mondah, à 27 km de Libreville, la zone économique spéciale de Nkok ambitionne de faire du Gabon un véritable pôle industriel en Afrique centrale, sur le continent et dans le monde.