(Le Nouveau Gabon) - Le Gabon a appelé le 21 juin à déployer des efforts additionnels en matière de renforcement des capacités techniques et matériels des pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceeac) et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), dans le cadre de la lutte contre la piraterie maritime dans le golfe de Guinée. Ce, dans le but de maintenir les progrès notables de ces dix dernières années qui se caractérisent notamment par la baisse régulière du nombre d’incidents en mer dans cette région, fruit des efforts de coordination régionaux et de l’appui de partenaires internationaux.
« Ces deux régions ont en effet une capacité opérationnelle en mer très limitée. Les gardes-côtes et les marines nationales sont souvent sous-équipées. À cela, s’ajoutent les difficultés liées au financement de l’architecture régionale et la lenteur des réformes au niveau national », a déclaré la représentante du Gabon, lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la sécurité maritime dans le golfe de Guinée ce mercredi à New York (États-Unis). Elle estime que les marines nationales des États du golfe de Guinée ne doivent pas être reléguées à un rôle secondaire dans le cadre de cette lutte.
« Elles font partie de la solution. Elles doivent être convenablement équipées, formées, accompagnées par la communauté internationale dans un cadre bien défini, de souveraineté et d’intégrité territoriales », dit-elle. Elle a également appelé à s’attaquer aux « causes profondes » de la piraterie maritime pour une riposte plus efficace. « La précarisation des communautés locales constitue un terreau pour le développement des réseaux mafieux et le recrutement des jeunes. À cet égard, l’appui fourni aux États de la région doit nécessairement inclure la recherche de solutions aux causes profondes de l’insécurité maritime en vue d’y apporter une réponse intégrale et durable », affirme la représentante du Gabon.
Cet appel intervient alors que le Gabon est depuis quelque temps victime d’actes de piraterie qui se caractérisent par des prises d’otages ayant parfois une issue fatale. La représentante du Gabon a notamment évoqué l’assaut subi, le 2 mai dernier, par un navire qui se trouvait « à moins de 8 km » des côtes gabonaises. Elle a assuré le Conseil de la détermination du Gabon à jouer pleinement son rôle dans la lutte contre la piraterie maritime. À cet effet, elle a tenu à rappelé qu’en plus d’un arsenal juridique conforme aux conventions internationales, son pays dispose notamment d’une plateforme interne et d’une connexion à l’ensemble du réseau des centres des opérations maritimes du golfe de Guinée et des partenaires stratégiques. « Cet outil, équipé de senseurs de surveillance, permet de percevoir les activités en mer en temps réel », s’est-elle enorgueillie.
P.N.N
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