Exigences financières des magistrats : le gouvernement plaide le manque de moyens et appelle les grévistes à la raison

Sécurité & Justice
samedi, 17 juin 2023 08:37
Exigences financières des magistrats : le gouvernement plaide le manque de moyens et appelle les grévistes à la raison

(Le Nouveau Gabon) - Le gouvernement affirme qu’il n’a pas les moyens pour répondre favorablement aux exigences financières contenues dans l’avant-projet de statut des magistrats qui sont en grève depuis six mois. « Les incidences de ce projet de statut sont énormes sur les finances de l’État et aujourd’hui, vu la santé financière de notre pays, ce sont des engagements financiers que nous ne pouvons pas prendre », a déclaré le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Rodrigue Mboumba Bissawou (photo), lors d’un point de presse ce 15 juin à Libreville.

Selon le membre du gouvernement, la masse salariale actuelle des magistrats représente à peu près 14 milliards de FCFA par an. Et l’augmentation due au projet de statut serait de 24 milliards de FCFA. Ce qui porterait la masse salariale à 38 milliards de FCFA par an. « En l’état actuel, le gouvernement ne peut pas s’engager sur cette piste, et nous appelons à la responsabilité des uns et des autres, à l’ouverture et à la poursuite des discussions pour que ce pan important de notre nation continue de fonctionner. Nous avons besoin que la justice fonctionne, et nous avons besoin que tout le monde se mette au travail. Il faut que chacune des parties fasse des concessions pour que le pays puisse avancer », a-t-il dit.

De ce fait, le gouvernement a présenté un projet de loi expurgé de certaines exigences financières à l’Assemblée nationale. Mais les magistrats, réunis au sein du Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag), rejettent la version du projet de texte présenté devant la chambre basse par la ministre de la Justice le 7 juin dernier. Ils affirment que ce texte ne correspond pas à l’avant-projet élaboré de manière consensuelle entre les deux parties, alors que le gouvernement dit qu’il « s’y retrouve et le reconnaît pleinement ».

Les magistrats revendiquent notamment la dotation effective de l’ensemble des chefs de juridictions en moyens roulants, la commande et le paiement effectif des costumes d’audience, la régularisation des situations administratives et l’insertion dans le processus législatif du projet de loi portant statut des magistrats. Rodrigue Mboumba Bissawou affirme que le gouvernement n’est pas « resté sourd » à ces revendications.

« Il y a plusieurs revendications qui ont été faites par le syndicat des magistrats. Le gouvernement a fait l’effort de répondre à certaines d’entre elles, comme la dotation de moyens aux chefs de juridictions. Il y a aussi la question des toges. Les commandes ont été passées et les bénéficiaires les recevront pour la prochaine rentrée judiciaire. À côté de cela, il y a la régularisation des situations administratives. C’est un processus long, mais il est en cours et les choses se feront », soutient le porte-parole du gouvernement. Le Synamag, lui, campe sur ses positions.

P.N.N

Lire aussi :

Les magistrats durcissent la grève en suspendant le service minimum dans les tribunaux

 
Nos derniers articles

Pour nous contacter: c o n t a c t [@] lenouveaugabon . c o m

Please publish modules in offcanvas position.