(Le Nouveau Gabon) - Après le Cameroun, c’est au tour au tour du Gabon de retirer du marché de l’eau camerounaise de marque « Sano », selon des informations relayées par le quotidien gabonais L’Union.
L’on y apprend que la direction générale de la Concurrence et de la Consommation (DGCC) et l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (Agasa) viennent de retirer Sano du marché à Bitam et à Oyem, dans la province du Woleu-Ntem où elle était commercialisée dans de nombreux magasins.
Selon Florentin Moundonguidi, directeur provincial du Commerce, le ministre du Commerce, des PME et de l’Industrie a reçu au début du mois de mars courant des correspondances de la part de son homologue camerounais, Luc Magloire Mbarga Atangana, « qui mettait en cause la qualité de cette eau, et l’informait de la suspension des activités de la société Sano SA, pour non-respect des normes d’exploitation et de conditionnement des bouteilles et des bonbonnes destinées à la consommation du public».
Côté camerounais, des sources officielles au ministère du Commerce confirment qu’il y a eu collaboration avec la partie gabonaise pour le retrait de cette eau dite « minérale » du marché.
En effet, suite à une décision du ministère en charge de l’Industrie de suspendre d’activités le producteur Sano pour non-respect des normes d’exploitation, le ministère du Commerce à son tour a prescrit, le 5 mars, à ses services en charge de la répression des fraudes, de procéder au retrait de l’eau « minérale » éponyme du marché camerounais.
A cet effet, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana écrit : « A regard de ce qui précède, et au nom de la protection et de la préservation de la santé des consommateurs, je vous demande d’organiser, toutes affaires cessantes, le déploiement de vos équipes sur le terrain en vue de procéder au retrait immédiat des produits incriminés du marché ». Cette décision est intervenue 24h après que le ministre en charge de l’Industrie (Minmidt), Gabriel Dodo Ndoké, a signé, le 4 mars, un arrêté portant suspension, sur une durée de six mois, les activités du producteur d’eau dite « minérale » Sano.
Sur des vidéos diffusées sur la toile et jamais démenties par l'entreprise, l’on voit des agents de Sano en train de manipuler, à mains nues, dans un espace insalubre et à même le sol, de l’eau pompée dans des bonbonnes. C’est d’ailleurs dans ce sens que Gabriel Dodo Ndoké a enjoint à l’entreprise de changer sur l'étiquette, la dénomination « Eau minérale » en « Eau Sano ». Ce qui sous-entend que la marque Sano ne peut plus se prévaloir d’être dans la gamme des eaux minérales.
Réaction de l’entreprise
Dans la même journée du 5 mars, la direction générale de Sano a produit une « Lettre de mise au point ». Elle écrit : « La société Sano apprend avec stupéfaction par les réseaux sociaux l’existence d’un arrêté ministériel qui porterait suspension des activités d’exploitation et de conditionnement de l’eau Sano. Par la présent note de mise au point, la société Sano tient à préciser qu’elle n’a pas encore été notifiée de cette décision ; la société Sano entreprise citoyenne, de nationalité camerounaise, précise qu’aussitôt notifiée elle tirera les conséquences qui s’imposent ».
L’entreprise poursuit : « Aussi, la société Sano informe les uns et les autres que tout ce qui sera entrepris sans cette notification préalable engagera la responsabilité pleine et entière de ses auteurs. La société tient à rassurer les consommateurs quelle a mis et mettra en tout en œuvre pour la qualité irréprochable de ses produits ». A la fin, le producteur réitère qu’elle n’a jamais préalablement reçu une quelconque mise en demeure de conditionner ses produits de quelque manière que ce soit. Une version démentie par des sources autorisées au Minmidt.
Mais les arguments de défenses de Sano n'y ont rien fait. L'eau Sano, 3è au Cameroun derrière Tangui (Sabc) et Supermont (Sources du pays) avec 7,5% des parts sur le marché, a été retirée du marché camerounais. Idem désormais pour ce qui concerne le Gabon où elle était commercialisée.
S.A.