(Le Nouveau Gabon) - Les actes de naissance seront désormais gratuits au Gabon pour les personnes « les plus modestes ». La décision, prise à l’issue du conseil des ministres du 12 juillet dernier, se justifie au regard des difficultés rencontrées par certaines familles pour l’acquisition de ce document officiel pour leurs enfants, dans un contexte de hausse généralisée des prix des biens et des services dans le pays. Face à cette situation, le président Ali Bongo Ondimba a instruit le gouvernement à régulariser la situation des concernés et instaurer la délivrance désormais gratuite et non conditionnelle.
« Les parents n’auront rien à payer. À compter de ce jour, plus aucun enfant ne doit naître au Gabon sans acte de naissance. Ceux qui n’en disposent pas encore devront voir rapidement leur situation régularisée. Dès sa naissance, chaque Gabonais(e) a droit à la reconnaissance et à la dignité », a déclaré le chef de l’État dans un post le 13 juillet sur sa page Facebook. Cette mesure d’application immédiate est aussi bien valable dans les services hospitaliers publics et privés pour les certificats de naissance, que dans les centres d’état civil pour ce qui est des actes de naissance, selon le gouvernement.
L’objectif est de donner une existence légale à chaque individu, en l’occurrence les enfants, par la possession d’un acte de naissance délivré par la chaîne des services compétents des structures hospitalières et des centres d’état civil. Au Gabon, le coût de la procédure pour l’obtention d’un acte de naissance s’élève à 2 000 FCFA, une somme qui correspond à la taxe municipale. Mais de nombreux enfants restent non déclarés à la naissance à causes de diverses raisons (manques de moyens financiers des foyers, ignorance des procédures administratives par les familles, négligence des parents au moment de déclarer les naissances…).
Le gouvernement gabonais s’est lancé en 2014 dans un vaste chantier d’identification des enfants sans actes de naissance, notamment dans la province de l’Estuaire. Quelque 14 800 cas d’apatrides avaient ainsi été identifiés, de sources officielles. En 2020, le gouvernement a établi et remis 708 actes de naissances aux enfants vulnérables des forêts et des savanes dans la province de l’Ogooué-Ivindo, en collaboration avec le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef). Depuis 2021, le gouvernement met en œuvre le programme « Citoyenneté et protection sociale » qui vise l’accès des foyers économiquement faibles à la protection sociale. Ce programme, mené conjointement avec l’Unicef, doit permettre l’établissement d’au moins 1 000 actes de naissance par province.
P.N.N