(Le Nouveau Gabon) - L’arrestation, suivie de l’incarcération de Patricia et Cathy, il y a quelques jours à Makokou, suite à une cérémonie de mariage coutumier largement partagée sur la toile, a suscité beaucoup d’indignations au sein de la population. Même si les images de leur union ont choqué plus d’un, leur arrestation a été une surprise, ce d’autant plus que l’homosexualité est dépénalisée au Gabon.
En effet, depuis le mois de juin 2020, le parlement gabonais a majoritairement voté pour le retrait de l’alinéa 5 de l’article 402 du Code pénal qui condamnait les relations sexuelles entre personnes du même sexe. Ainsi, l’adoption de cette loi donnait la liberté aux personnes de même sexe « d’aimer, librement, sans être condamné », avait déclaré la Première dame Sylvia Bongo Ondimba, à la suite de ce vote. Pour elle, le Parlement avait rétabli un droit humain fondamental.
C’est simple à comprendre d’après le maire de Makokou, Guy-Roger Ekazama. « La loi est claire : un mariage se fait entre deux personnes de sexes différents », explique-t-il. Et selon un avocat au barreau du Gabon, Patricia et Cathy, âgées de 47 et 26 ans, sont accusées d’« outrages aux bonnes mœurs » et sont, de ce fait, passibles de deux ans de prison et de 2 millions de FCFA d’amende.
Face à la controverse qu’ont suscitée les images montrant les deux femmes en train d’échanger un baiser et un anneau, elles ont tenu à justifier leur acte. Un désir d’adopter des enfants serait à l’origine de leur union. En fait, l’une des deux femmes étant stérile, elle a décidé d’adopter les enfants de sa compagne. « Raison pour laquelle elle a remis des cadeaux à la famille de sa compagne, dans le but d’avoir la bénédiction de celle-ci », soutient-on.
Cette histoire qui défraie la chronique a remis à l’ordre du jour la loi sur la dépénalisation de l’homosexualité. Une bonne partie de la population reste hostile à cette loi.
SG