(Le Nouveau Gabon) - Comme avec les grumes en 2010, le Gabon pense à interdire l’exportation du manganèse et du fer à l’état brut, a affirmé le ministre de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, dans une interview accordée au média en ligne Gabonreview.
« … Le chef de l’État souhaite qu’on arrête d’exporter le manganèse ou le fer bruts, qu’il y ait au minimum une première transformation », a affirmé Alain-Claude Bilie-By-Nze.
Une mesure qui devrait permettre au Gabon de tirer un meilleur profit de ces matières premières et créer des emplois.
Depuis 2014, le Gabon a démarré la transformation locale de son manganèse avec la mise en service du Complexe métallurgique de Moanda (CMM). Une partie de la production gabonaise subit une première transformation dans cette usine avant l’exportation. Mais, pour l’instant, aucune obligation n’est faite aux exploitants de ce minerai, d’exporter uniquement ce qui a déjà été transformé localement. L’objectif des autorités avec la transformation locale du manganèse est de tripler la valeur ajoutée du secteur de 293 milliards de FCFA en 2010 à 900 milliards de FCFA en 2025, apprend-on.
S’agissant du fer, le Gabon en détient des réserves abondantes, même si elles ne sont pas exploitées. Le principal gisement se trouve à Belinga, dans le Nord-est, avec des réserves estimées à 1 milliard de tonnes.
À noter qu’en 2013, les autorités gabonaises avaient déjà interdit l’exportation des rebuts ferreux et non ferreux, en exigeant leur transformation locale. Cette décision, couplée aux facilités logistiques et fiscales offertes par la Zone économique spéciale de Nkok, avait conduit à l’installation des usines métallurgiques qui produisent du fer à béton, vendu au Gabon et dans la sous-région. Ce qui avait entraîné la baisse du prix du fer à béton, selon les autorités. Le Gabon produit actuellement plus de 20 000 tonnes de fer à béton par an, selon des chiffres du ministère du Commerce.
La transformation locale a déjà fait ses preuves au Gabon. Grâce à la mesure d’interdiction d’exportation des grumes, « on coupe moins de bois qu’on coupait en 2005 au Gabon. Aujourd’hui, on gagne quatre fois plus d’argent, on a créé trois fois plus de l’emploi et on coupe 75 % de ce qu’on coupait à l’époque », affirmait récemment le ministre des Eaux et forêts, Lee White.
SG
NB : Après l’interview accordée à Gabon Review par le ministre de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, le ministre des Mines a fait la mise au point suivante :
A l'instar du #secteur_bois,la création de #valeur_ajoutée par la transformation locale de minerais est un objectif sur lequel l'Administration et les Miniers travaillent conjointement. L'interdiction d'exportation de minerais bruts n’est pas à l'ordre du jour.#PAT#MinesGabon
— Elvis OSSINDJI (@ossindji) June 16, 2022
Le Gabon Industriel est une aspiration majeure du @PrésidentABO. Aussi, sa matérialisation implique d'associer les opérateurs miniers de premier plan de notre pays pour créer un environnement des affaires favorable à tous et au bénéfice des Gabonais. #PAT#MinesGabon
— Elvis OSSINDJI (@ossindji) June 15, 2022
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