(Le Nouveau Gabon) - Depuis quelques jours, le prix du ciment connaît une hausse au Gabon. Dans un point de vente de matériaux de construction situé au quartier Charbonnage à Libreville, la tonne de ciment est commercialisée à 99 000 FCFA aujourd’hui. « Il y a encore de cela une semaine, cette même tonne était vendue à 90 000 FCFA et le sac était à 4500 FCFA. Actuellement, ce sac est passé à 5000 FCFA. Nous avons été surpris par la hausse des prix quand nous sommes allés nous ravitailler auprès de l’usine de Cimaf à Owendo », explique un vendeur de ciment. Dans certains points de vente à Libreville, l’on peut avoir ce même sac de ciment à 5500 FCFA.
Globalement, les commerçants rencontrés s’étonnent de n’avoir pas été informés par les autorités de cette augmentation. Sur les raisons de cette hausse, les commerçants affirment que le marché manque de concurrence avec un seul acteur qui opère. « Raison pour laquelle, Ciments de l’Afrique (Cimaf) peut se lever et augmenter les prix. S’il y avait de la concurrence, les prix seraient réduits au Gabon », opine un vendeur.
Cette situation serait liée d’après ces vendeurs à la baisse de la production du ciment au Gabon. Selon les données de la direction générale de l’économie et de la politique fiscale, au terme des neuf premiers mois de 2021, la production du ciment a régressé de 3,4 % pour se situer à 383 717 tonnes en 2021 contre 397 027 tonnes au cours de la même période de l’année précédente, en raison de la baisse des commandes des sociétés des BTP.
Mais, une source proche du groupe Cimaf soutient que le secteur du ciment comme plusieurs autres est aujourd’hui impacté par le conflit entre la Russie et l’Ukraine. De ce fait, la hausse des prix du ciment était « presque inévitable » selon la source. Ce d’autant plus que la remontée du prix du baril de pétrole ainsi que des autres intrants comme le charbon nécessaires pour la fabrication du ciment, impacte sur le produit fini qui est commercialisé dans les marchés. Selon cette source, les prix pourraient encore augmenter si la situation ne change pas.
Pour l’instant, les autorités gabonaises n’ont pas encore réagi à cette hausse du prix du ciment effectuée par le marocain Cimaf, filiale du groupe Ciments de l’Atlantique (Cimat). Cette société contrôle actuellement le marché du ciment gabonais et a investi en cinq ans, près de 61 milliards de FCFA dans la production de ciment dans le pays.
Sandrine Gaingne