(Le Nouveau Gabon) - Un récent rapport d’audit de la Cour des comptes sur les projets d’investissements routiers confiés au groupement Santullo Sericom Gabon SA, sur la période 2010 à 2015, fait ressortir de nombreuses irrégularités.
D’abord, la Cour des comptes constate une planification et une programmation budgétaire des projets extrêmement aléatoires et des conditions de passation des marchés n’obéissant pas aux règles de la concurrence.
Ensuite, selon cet audit, les conditions d’exécution des marchés, notamment en ce qui concerne la certification contradictoire du service fait et les missions de contrôle, n’ont pas toujours été conformes. De plus, les normes de qualité sur les différents projets n’avaient pas toujours été respectées.
La Cour des comptes pointe enfin une gestion polluante des déchets issus de la construction des routes et une surfacturation de 38 354 916 833 de FCFA des travaux réalisés. Un montant qui pourrait être réévalué à la hausse, selon la juridiction gabonaise.
À en croire ce rapport, la dette réelle de l’État envers cette société est établie à 81 861 467 906 FCFA. Ce montant, précise ledit document, pouvait être revu à la baisse à l’issue d’une expertise géotechnique permettant d’évaluer la qualité des travaux.
Ces irrégularités semblent avoir été prises en compte par la Cour d’arbitrage internationale de la chambre de commerce internationale (CCI) de Paris dans le litige qui oppose Santullo Sericom à l’État gabonais. Elle a en effet réduit le montant des dommages réclamé par ce groupement à l’État du Gabon de 328 à 90 milliards de FCFA.
Stéphane Billé