Le Commonwealth suspend « partiellement » le Gabon de ses instances en attendant la « restauration de la démocratie »

Gouvernance
mercredi, 20 septembre 2023 14:22
Le Commonwealth suspend « partiellement » le Gabon de ses instances en attendant la « restauration de la démocratie »

(Le Nouveau Gabon) - Le Gabon a été « partiellement suspendu » lundi du Commonwealth en « attendant la restauration de la démocratie » dans le pays, a annoncé l’organisation dans un communiqué. La décision a été prise lors de la 63e réunion du Groupe ministériel d’action du Commonwealth (CMAG, sigle en anglais) le 18 septembre 2023 à New York aux États-Unis. Cette suspension partielle entraîne la suspension des Conseils du Commonwealth et l’exclusion du Gabon de toutes les réunions et événements intergouvernementaux de l’organisation, y compris les réunions ministérielles et la réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth, selon le communiqué final ayant sanctionné la réunion.

Le CMAG a déclaré que si des « progrès acceptables » ne sont pas réalisés dans un délai de deux ans, il sera envisagé de suspendre « totalement » le Gabon du Commonwealth. « Le Groupe a appelé le Gabon, en tant que membre du Commonwealth, à respecter les valeurs et principes du Commonwealth et à organiser des élections crédibles dans les plus brefs délais et dans un délai maximum de deux ans à compter du 30 août 2023 », peut-on lire dans le communiqué. Cette suspension intervient un peu plus d’un an après l’adhésion du Gabon à cette organisation intergouvernementale composée de 54 pays membres ayant l’anglais comme langue de partage.

Le pays a officiellement intégré la communauté anglophone le 25 juin 2022. Sa suspension fait suite au coup d’État militaire du 30 août dernier qui a renversé le président Ali Bongo Ondimba. Après ce coup de force, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) qui a pris le pouvoir a dissous toutes les institutions et nommé un gouvernement de transition par la suite. Le président de la transition, le général Brice Oligui Nguema, a promis de rendre le pouvoir aux civils mais ne s’st pas encore prononcé sur la durée de la transition. Lundi, le CMAG a exprimé la préoccupation collective du Commonwealth concernant la situation politique au Gabon, a fermement condamné la suppression « anticonstitutionnelle » du gouvernement élu et a appelé au rétablissement de la démocratie.

Le Groupe a également appelé les militaires au pouvoir à garantir « l’intégrité personnelle, la sécurité, la santé et les droits humains de l’ancien président Ali Bongo Ondimba, des membres de sa famille et de son gouvernement ». Lors d’une mission d’enquête de trois jours au Gabon effectuée au cours de ce mois de septembre, la secrétaire générale du Commonwealth, Patricia Scotland KC, a fait comprendre aux différents acteurs les risques que le Gabon encourt en cas de non-retour à l’ordre constitutionnel d’ici 24 mois. Elle avait promis, à l’issue de sa mission, de faire un rapport qui sera partagé avec les pays membres de l’organisation. Lundi, le CMAG l’a exhortée à poursuivre ses bons offices avec le Gabon, notamment en fournissant une assistance technique en vue de faciliter le retour à l’ordre constitutionnel dans le pays.

Patricia Ngo Ngouem

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