(Le Nouveau Gabon) - Le Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (Rolbg) propose de mettre en place un système national d’intégrité pour lutter contre la corruption dans les secteurs des ressources naturelles et industries extractives. Son président Georges Mpaga, membre du Groupement d’intérêt de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) Gabon à fait cette proposition le 15 novembre 2021 lors des travaux du webinaire consacré à la formation des responsables des administrations publiques et des entreprises publiques et privées sur la lutte contre la corruption et la transparence dans le secteur extractif gabonais.
« Il est vital pour le Gabon de mettre en place un système national d’intégrité. La question qui se pose au Gabon est celle de l’intégrité des agents publics, des cadres qui sont sensés contrôler la sortie des ressources extractives au Gabon. Des milliards de dollars de dimant et d’or sortent du Gabon et on ne voit rien sur le budget public. Dans la loi de finances on ne voit pas les ressources provenant de l’exploitation du diamant et de l’or. La corruption est un fléau à éradiquer. Il faut une volonté politique et impérativement mettre en place un système national d’intégrité », a confié Georges Mpaga.
D’après le ministre gabonais en charge de la Lutte contre la corruption, Francis Nkea Ndzigue, les pays en développement perdraient 1 000 milliards de dollars US chaque année en raison de la corruption ou de transactions illégales dont beaucoup impliquent des sociétés pétrolières. « Il est clairement prouvé que les deux obstacles majeurs à une bonne mobilisation des recettes intérieures liées à l'exploitation des ressources naturelles sont : les flux financiers illicites et la corruption », a indiqué Francis Nkea Ndzigue.
Pour Georges Mpaga, le secteur extractif est particulièrement gangréné par la corruption. Elle est même systémique à travers les contrats, les licences, les clauses de confidentialité, la question de la propriété réelle... Ce sont les défis sur lesquels le Gabon compte travailler dans le cadre de son retour à l’ITIE. « Des milliers de dollars sont dilapidés dans notre pays. Le Gabon est victime de pillages parce que l’administration est corrompue, les douaniers sont corrompus, les gens qui sont dans l’administration des eaux et forêts sont corrompus et ceux des industries extractives aussi. Ils ne défendent pas les intérêts du pays car les ressources extractives sortent illégalement », a souligné le leader de la société civile.
En 2009, dès son accession à la magistrature suprême, le président Ali Bongo Ondimba a placé la gouvernance transparente des ressources naturelles au rang des priorités du gouvernement. Cela s’est matérialisé par l’adoption le 30 janvier 2015, d’une loi relative à la transparence et à la bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques et l’adhésion cette année du Gabon à la Norme ITIE. Cet instrument international est crédible pour évaluer la manière dont les Etats gèrent les ressources minières, pétrolières et gazières.
Brice Gotoa