(Le Nouveau Gabon) - Dans un communiqué du ministère de l'Economie, daté du 15 mars dernier, le gouvernement gabonais apporte des éclairages quant à une prétendue menace formulée par le FMI, de suspension de son appui financier à la République gabonaise, à cause de la mise en place du Club de Libreville, par le gouvernement en vue du règlement de la dette intérieure.
Selon les termes dudit communiqué, le ministère de l'Economie dément catégoriquement ces allégations tout en apportant des précisions pour éclairer l'opinion nationale sur ces points évoqués.
A ce jour, indique le ministère de l’Economie, «le Gabon est l'un des pays de la Cémac, à avoir signé un programme triennal de stabilisation macroéconomique et de relance de la croissance avec le FMI et qui s'exécute normalement».
Faisant la genèse de cet appui du FMI, le communiqué indique que c’est «à la suite de la détérioration de l'environnement international consécutive au choc pétrolier qui s’était traduite par un déséquilibre du cadre macro-budgétaire à partir de 2014, que le Gabon a entrepris d'élaborer et de mettre en œuvre le Plan de relance de l'économie (PRE). Lequel plan a reçu en juin 2017, l'approbation du Conseil d'administration du FMI à travers la conclusion d'un programme triennal (2017-2019) au titre du Mécanisme élargi de crédit».
Et de poursuivre, «cet avis favorable du FMI s'est traduit par un soutien financier d'autres partenaires techniques et financiers, notamment l'Agence française de développement, la Banque africaine de développement et la Banque mondiale. La première revue de ce programme qui a eu lieu au mois de décembre 2017 a été concluante».
Par ailleurs, précise le communiqué «dans le cadre de la deuxième revue prévue à la fin du premier semestre 2018, le Gabon a reçu au mois de février 2018, une « Staff Visit » en vue de faire une pré-évaluation de la mise en œuvre des réformes macroéconomiques».
A propos du Club de Libreville mis en place pour éponger la dette intérieure, le ministère de l'Economie précise que «c’est une modalité pratique utilisée par le passé pour le règlement de la dette intérieure comme prévu dans le PRE. Car poursuit ledit communiqué, le règlement de la dette est une priorité dans les engagements pris vis-à-vis des partenaires techniques et financiers».
Il s’inscrit dans le cadre du programme économique et prévoit un désengagement au titre de la dette extérieure et un effort important de règlement de la dette intérieure. C'est dans cette perspective que le Club de Libreville, qui n'est pas une création nouvelle, a été mis en place.
Selon le gouvernement, il s'agit d'une plateforme pour regrouper les créanciers domestiques et faciliter le dialogue entre les entreprises locales et l'Etat pour un règlement diligent des créances.
Ainsi, cette modalité pratique de règlement de la dette intérieure permet-elle de traiter notamment les instances du Trésor, la dette conventionnée ou encore, les créances validées dans le cadre des audits de la dette initiés par le gouvernement.
Contrairement à certaines allégations qui indiqueraient que le FMI méconnaitrait l'existence de ce «Club de Libreville», ou s'opposerait à sa mise en place, en vue d'assurer le paiement de la dette intérieure nécessaire à la relance de l'économie nationale, le gouvernement fait savoir que les experts du FMI ont juste souhaité que ce mécanisme tienne compte des contraintes du cadrage macroéconomique arrêté dans le cadre du programme.
D’ailleurs à ce propos, poursuit ledit communiqué, «les ministres financiers sont pleinement impliqués dans la mise en œuvre du programme avec le FMI. Sous l'autorité du Premier ministre, et conformément aux instructions du président de la République, ils sont au plan opérationnel, responsables du suivi des négociations et de la mise en œuvre du programme avec le FMI».
Et à ce titre, «ils sont totalement impliqués dans l'ensemble des actions engagées dans le cadre dudit programme. En définitive, le gouvernement réaffirme sa volonté de poursuivre les réformes engagées dans le cadre du Plan de relance de l'économie appuyé par le FMI et les autres partenaires financiers internationaux avec lesquels les discussions se déroulent dans un climat de confiance mutuelle».
Stéphane Billé