(Le Nouveau Gabon) - Le journal français Le Parisien révèle dans un article publié le 9 avril dernier que Liliane Massala, l’ambassadrice du Gabon à Paris, a saisi la justice, après la diffusion, le 21 octobre 2020, d’une vidéo contenant des propos violents à son égard et une menace de « prise d’otage », dénonce son avocat, Me Jean-Georges Betto.
Dans un extrait audiovisuel long de près de 25 minutes et mis en ligne sur sa chaîne YouTube, Jonas Moulenda, journaliste exilé en France depuis 2015, souhaite la « bienvenue » à la diplomate gabonaise nommée en septembre 2020 et lui promet un comité d’accueil musclé. « Tu viens représenter la junte au pouvoir », un régime « dictatorial » et « criminel », déclare Jonas Moulenda en s’adressant à l’ambassadrice, par ailleurs qualifiée de « pintade orgueilleuse ». « On va bien s’occuper de toi. La résistance viendra te souhaiter la bienvenue ». « Tu es venue nous défier (...) Tu viendras nous expliquer pourquoi ton gouvernement (...) s’entête à maintenir les Gabonais dans la galère », poursuit le journaliste.
« Si on touche à un cheveu d’un Gabonais, tu nous verras à l’ambassade ». « Si ça se passe mal à Libreville le 25 (NDLR : octobre, jour choisi par la hiérarchie ecclésiastique pour la réouverture des églises, interdite par le pouvoir), c’est toi qu’on va chicoter (NDLR : gifler). » « On va te talocher », poursuit l’opposant, précisant : « On connaît où tu habites ». « On ne va pas avoir pitié de toi parce que tu es une femme », « si tu nous échappes à l’ambassade, on va débarquer là-bas », « le plus dur reste à venir pour toi », poursuit encore, tout sourire, Jonas Moulenda dont l’audience sur YouTube cumule plus de 23 000 abonnements et ses vidéos un total de 6 millions de vues.
« Il est absolument inadmissible de faire peser une pression de cette nature sur une représentante diplomatique. Le combat politique doit s’exercer de manière pacifique et non par la violence. Ces menaces intolérables sont prises très au sérieux, l’ambassade n’étant pas protégée et l’auteur de cette vidéo détenant l’adresse personnelle de madame Massala. », déclare Me Jean-Georges Betto.
Il ajoute, « Liliane Massala souhaite pouvoir être protégée pour prévenir un passage à l’acte. Elle est légitimement inquiète, pour elle et ses enfants ».
S.A.