(Le Nouveau Gabon) – En adoptant la loi de finances 2021, le Parlement a autorisé l’État du Gabon à céder ses actifs dans trois sociétés dans le domaine de l’énergie, la banque et les Télécoms. « Sous réserve de transmission et de la validation des études de valorisation par le Parlement, le gouvernement est autorisé à procéder à la cession des actifs de l’État dans la Société d’énergie et d’eau du Gabon, l’Union gabonaise des banques et Gabon Télécom, au titre de l’exercice budgétaire 2021 ».
Sans expliquer pourquoi l’État pourrait vendre ses parts au sein de ces entreprises, la loi de finances indique juste que « Lesdites cessions d’actifs sont exclusivement réservées aux épargnants nationaux ». En d’autres, les étrangers sont exclus des rachats des parts de l’État et l’exclusivité est réservée aux Gabonais.
Selon le rapport 2018 de la Seeg, dernier rapport disponible, l’État ne détient qu’une seule action au sein de la Seeg. Veolio Africa détient 51% du capital social ; 26,3% c’est pour les sociétés et 22,7% pour les particuliers. Mais des informations non officielles font état de de ce que, l’État gabonais aurait racheté fin 2018 les 51 % de participation de Veolia dans la Seeg pour un montant de 45 millions d’euros (29,5 milliards de FCFA).
L’actionnaire public devrait en plus de l’argent à cette entreprise. Selon le même rapport, en 2018, les impayés de l’État vis-à-vis de la Société d’énergie et d’eau s’élevaient à 64,04 milliards de FCFA. Le conseil d’administration de l’entreprise a qualifié cette dette d’« historique », car la moyenne annuelle de la dette de l’État tourne généralement entre 30 et 40 milliards de FCFA. Cette situation s’expliquerait par le non-respect des engagements pris par l’État dans le cadre des accords qui le lient à la société au titre des arriérés, des paiements de ses consommations courantes et du financement de la mesure de gratuité.
Dans l’Union gabonaise de banque (UGB), filiale du groupe Attijariwafa Bank depuis 2009 et 3e banque du Gabon, l’État contrôle 26,09% des parts du capital tandis que la partie marocaine est majoritaire avec 58,7%. Le reste des parts est détenu par Delta Synergie (5,21%), le Groupe OGAR (4,39%) et les autres (5,61%).
Pour ce qui est de Gabon Télécom, l’État a cédé en 2010, 51% des parts de l’entreprise à Maroc Telecom. Maroc Télécom est désormais majoritaire à 51% et l’État gabonais (49%). L’actionnaire publique doit à cette entreprise une dizaine de milliards de FCFA. Mais nos sources renseignent que l’État n’a pas l’intention de vendre toutes ses parts. Car, il devrait garder un œil sur l’opérateur historique des télécoms dans le pays.
Sylvain Andzongo