Lutte contre la corruption : l’opération « Scorpion » bat son plein au Gabon

Gouvernance
mercredi, 04 décembre 2019 09:46
Lutte contre la corruption : l’opération « Scorpion » bat son plein au Gabon

(Le Nouveau Gabon) - Le pénitencier du gros bouquet de Libreville a vu l’arrivée, ce mardi 3 décembre 2019, de nouveaux pensionnaires. Il s’agit de l’ex-directeur de cabinet du président de la République, Brice Laccruche Alihanga et des ex-ministres Noël Mboumba (Pétrole et Mines) et de Tony Ondo Mba (Énergie et Ressources hydrauliques), déchus lors du dernier remaniement ministériel intervenu lundi dernier.

Ces nouvelles interpellations viennent ainsi rallonger la liste des personnes déjà interpellées dans le cadre de l’opération anticorruption baptisée « Scorpion ». On cite, entre autres, le conseiller spécial et porte-parole de la présidence de la République, Ike Ngouoni, les ex-directeurs généraux de la Société nationale des hydrocarbures (GOC), Christian Patrici Tanasa, de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), Renaud Allogho Akoué et de la Société équatoriale des mines (SEM), Ismaël Ondias Souna. La liste est bien loin d’être exhaustive puisqu’on parle de plus d’une vingtaine d’interpellations.

Selon des sources proches du dossier, il est reproché à tout ce beau monde des actes de malversations financières, de détournement de deniers publics, de blanchiment de capitaux, de concussion, faux et usage de faux, mais surtout d’avoir voulu porter atteinte à la sécurité de l’État.

Initiée dans le cadre de l’assainissement des finances publiques, l’opération « scorpion » est dirigée par le Premier président de la Cour d’appel de Libreville, Alex Mombo. Elle se déroule sur la base d’informations fournies par les directions générales des contre-ingérences et de la sécurité militaire, communément appelée (B2) et les services spéciaux.

Déclaration des biens

Cette opération a été engagée au moment où le gouvernement initiait l’ouverture d’une vaste campagne de lutte contre enrichissement illicite et la corruption. Laquelle campagne a vu le début du processus de déclaration de biens devant la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI).

Dans le cadre de cette lutte, le PM, Julien Nkoghe Bekale avait annoncé la fin de l’impunité au Gabon. « Les dirigeants d’entreprises publiques et ceux de l’administration publique vont, dorénavant, et plus que par le passé, devoir procéder à la reddition des comptes quant à leur gestion », avait-il déclaré à cette occasion. Et d’ajouter : « c’est l’impunité qui compromet, le plus, le développement et le progrès de notre pays et l’empêche d’atteindre ses objectifs de développement économique et social. Nous ne pouvons plus laisser des actes répréhensibles se perpétuer. Nous ne pouvons pas accepter l’impunité ».

Interrogé au sujet des présentes interpellations, Julien NBkokghe Banke a précisé qu’elles s’inscrivaient dans le droit fil de cet engagement du gouvernement contre la corruption et l’enrichissement illicite. Et que par conséquent, « elles n’étaient nullement une chasse aux sorcières visant une quelconque catégorie de citoyens ». « De plus, toutes les procédures judiciaires liées à ces interpellations seront faites dans le respect des droits de la défense et de la présomption d’innocence », a-t-il rassuré.

Stéphane Billé

 
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