« Suite aux malheureux événements survenus à l’ambassade du Gabon au Maroc et considérant que les locaux de notre ambassade ont été saccagés, toutes les vitres brisées et le matériel informatique détruit par près de 300 étudiants gabonais au Maroc, nous ne pouvons accueillir les usagers au sein de notre ambassade jusqu’à nouvel ordre », a annoncé, dimanche dans un communiqué, le chef de la diplomatie gabonaise dans le pays, Sylver Abkar Minko-Mi-Nseme, au lendemain des élections générales (présidentielle, législatives et locales) que le Gabon organisait.
« Aussi toute demande d’acte administratif se fera par le biais du mail de l’ambassade et un rendez-vous vous sera donné pour le retrait », a-t-il ajouté. L’ambassade gabonaise a publié sur sa page Facebook des vidéos pour montrer les dégâts occasionnés dans ses locaux.
Cette mesure fait suite aux heurts survenus samedi soir dans et devant la chancellerie gabonaise à Rabat en marge du vote pour l’élection présidentielle, les Gabonais de l’étranger étant autorisés à voter uniquement pour ce scrutin.
Des vidéos sur les réseaux sociaux montrent des affrontements entre des forces de l’ordre marocaines et des personnes, présentées comme des Gabonais par les médias locaux, qui tentent ou s’introduisent dans la chancellerie pour assister au dépouillement du vote. « Nous avons manifesté notre volonté d’assister au dépouillement à l’intérieur de l’ambassade, car nous soupçonnions des irrégularités. Nous demandions à entrer, ils nous en ont empêchés, nous avons alors forcé l’entrée », a raconté à l’AFP l’un des manifestants présents sur les lieux samedi.
« L’ambassade a fait appel aux forces de l’ordre marocaines pour nous repousser et dégager la partie avant du bâtiment. C’est à ce moment-là que les confrontations ont éclaté », a renchéri un autre. Plusieurs personnes ont été arrêtées avant d’être libérées, tandis que « d’autres sont toujours en état d’arrestation », d’après des médias marocains et occidentaux. « Nous regrettons ces malheureux incidents et remercions la majorité des étudiants qui ont témoigné leur soutien à notre ambassade », a écrit l’ambassadeur Sylver Abkar Minko-Mi-Nseme. Suite à ces heurts, une pétition a été lancée pour demander la « démission immédiate » de l’ambassadeur…
P.N.N.