Liberté de la presse : le Gabon gagne 4 places dans le classement de Reporters sans frontières

Gestion Publique
vendredi, 29 avril 2022 12:52
Liberté de la presse : le Gabon gagne 4 places dans le classement de Reporters sans frontières

(Le Nouveau Gabon) - Le Gabon a gagné quatre places dans le classement 2021 de Reporters sans frontières (RSF), organisme international qui défend et promeut la liberté de la presse à travers le monde.

Le Gabon occupe le 117e rang sur 180 pays classés en 2021. En 2020, il figurait à la 121e place. Même si le pays gagne quatre places, son score lui recule à 61,10 sur 100 en 2021 contre 62,80 l’année précédente. Le Gabon se classe juste après le Guatemala et devant le Congo-Brazzaville, la Malaisie et le Nigeria. Le haut du classement est coiffé par la Norvège et la queue, occupée par l’Érythrée.

RSF explique cette remontée du Gabon dans le classement par le fait qu’après des années d’érosion très marquée de la liberté de la presse, quelques signaux encourageants ont été envoyés en 2020, comme l’octroi d’une aide à la presse répartie de manière plus équitable et un dialogue plus ouvert entre autorités et professionnels du secteur.

Cependant, indique RSF, si le Code de la communication de 2016 a permis une avancée majeure en mettant fin aux peines privatives de liberté pour des délits de presse, il prévoit des mesures d’encadrement autoritaires concernant non seulement la presse, mais aussi toute la production audiovisuelle, écrite, numérique et cinématographique.

« Depuis sa mise en place, en 2018, la Haute autorité de la communication (HAC) a multiplié les sanctions arbitraires. Les médias et les journalistes publiant des articles critiquant le président, son entourage ou des proches du pouvoir ont subi des suspensions à répétition qui n’ont d’autre but que de protéger les intérêts du régime. L’organe de régulation est allé jusqu’à suspendre un journal qui dénonçait justement le caractère arbitraire de ces sanctions systématiques », écrit RSF.

L’organisme souligne que, loin de favoriser l’émergence d’une presse responsable et de qualité, cette politique contribue à asphyxier la presse indépendante et à renforcer l’autocensure concernant les sujets sensibles. Aussi, la multiplication de ces sanctions par la HAC, désormais surnommée « la hache » par une partie de la presse gabonaise, s’inscrit dans un contexte économique précaire pour les médias. Car, les subventions et les annonceurs fuient les titres, les stations et les chaînes critiques.

« La culture d’une presse libre et indépendante peine à s’établir, y compris en ligne, où le Gabon a rejoint la longue liste des pays cybercenseurs en coupant internet en marge d’une tentative de coup d’État, en 2019 », conclut RSF.

Sylvain Andzongo

 
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