(Le Nouveau Gabon) - À l’issue des élections sénatoriales des 30 janvier et 6 février prochains, 67 sénateurs siégeront au Parlement gabonais. Mais seuls 52 seront élus. Les 15 autres seront nommés par le président de la République. Ce changement est prévu dans un projet d’ordonnance adopté lors du Conseil des ministres, tenu le 22 janvier dernier.
Ce texte, qui abroge la loi organique du 15 avril 1996 relative à l’élection des sénateurs, « prévoit que les sénateurs nommés sont désignés par décret du président de la République parmi les personnalités ayant honoré le service de l’État, âgées de quarante (40) ans révolus, jouissant de leurs droits civils et politiques et n’étant frappées d’aucun cas d’incapacité par la loi », indique le communiqué final du Conseil des ministres.
« Cette disposition permet de renforcer le niveau de compétence du Parlement, ce qui est nécessaire compte tenu de la technicité de plus en plus élevée des dossiers », justifie le porte-parole de la présidence de la République, Jessye Ella Ekogha. Plus d’efficacité avec moins de moyens: car le nombre de sénateurs passe de 102 à 67, soit une réduction de près de 35%.
En annonçant pour la première fois, sa volonté de réduire le nombre de sénateurs en 2018, les autorités avaient clairement affiché l’objectif d’alléger le dispositif parlementaire et de réduire le train de vie de l’État. Il faut dire qu’avec 48,5 millions de FCFA par an, le Sénat a, par exemple, le salaire moyen le plus élevé des institutions du Gabon.
Un autre projet d’ordonnance adopté au cours du même Conseil des ministres modifie le corps électoral. Ce texte, qui remplace la loi du 15 avril 1996 portant dispositions spéciales relatives à l’élection des sénateurs, dispose que le collège électoral est désormais composé uniquement de conseillers municipaux et départementaux. Les députés qui, en vertu de l’ancienne législation, faisaient partie de ce collège électoral en sont désormais exclus.
Pour l’instant, l’opposition n’a pas réagi à ces réformes. Mais on sait que certains acteurs politiques, qui jugent « cette institution inutile dans un système centralisé comme le Gabon », ont souvent milité pour sa dissolution pure et simple. C’est le cas de Jean-Christophe Owono Nguema, lui-même élu sénateur en 2014 sous la bannière de l’Union nationale.
Sandrine Gaingne
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