(Le Nouveau Gabon) - Une délégation de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), conduite par son gouverneur, Abbas Mahamat Tolli, a rencontré, le 26 juillet à Libreville, le secteur bancaire et privé pour discuter des difficultés et solutions envisageables dans le cadre de l’application de la nouvelle réglementation de changes en vigueur depuis 2029 dans la sous-région Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad).
Dans leurs plaintes, des opérateurs rassemblés au sein des groupements comme l’Association professionnelle des établissements de crédit (Apec) et le Syndicat des importateurs et exportateurs (Simpex), ont relevé certains points bloquants déjà indexés par le passé par l’Union des patronats d’Afrique centrale (Unipace). Il s’agit, entre autres, la rigidité du nouveau règlement de changes ; la collecte des justificatifs demandés par les banques aux entreprises sur les opérations censées être apurées ; l’obtention de pièces justificatives émanant de diverses administrations ; l’absence de visibilité des entreprises sur les réels motifs de blocages de certains transferts, même après qu’elles aient fourni toutes les pièces justificatives aux banques… Autant de goulots d’étranglement qui freinent l’activité économique.
Comme solutions, le secteur bancaire et privé gabonais a suggéré un assouplissement de la réglementation. À l’exemple du Cameroun où, en juin 2021, la BEAC nationale a signé la suspension de la mesure de rejet des transferts pour défaut d’apurement sous la pression du patronat. Depuis cette période, le sort à réserver à une demande d’autorisation de transfert, pour le compte d’un donneur d’ordre, n’est plus tributaire de l’apurement des précédents dossiers. Avant le Cameroun, la Guinée équatoriale a bénéficié de la même souplesse.
La BEAC a pour rôle de conduire la politique de changes de la Cemac ; détenir et gérer les réserves officielles de change des États membres ; promouvoir le bon fonctionnement des systèmes de paiement et de règlement et promouvoir la stabilité financière. Selon le règlement de changes, il est prévu un encadrement strict de la BEAC des transferts, paiements et règlements des transactions courantes à destination de l’étranger, sous réserve de la justification de l’origine des fonds et de la représentation des documents exigés par la réglementation. Ceci afin d’éviter la fuite des devises nécessaires dans les transactions des importations.
Sylvain Andzongo