(Le Nouveau Gabon) - A l’occasion de la commémoration de la Journée internationale des veuves, le ministre en charge de la Justice, Erlyne Antonela Ndembet Damas (photo), a engagé les agents publics et la Justice gabonaise à intensifier la lutte contre la spoliation des veuves.
Dans son discours de circonstance, le membre du gouvernement a déclaré : « Je voudrais, surtout, nous inviter à un engagement ferme en faveur de la lutte contre la spoliation des veuves. Cette invitation s’adresse particulièrement aux juges, aux agents publics et aux personnels du secteur privé, acteurs de la chaine administrative et judiciaire travaillant à la garantie des droits des conjoints survivants, pour qu’ils s’engagent à faire le nécessaire afin que toutes les veuves occupent une place respectée dans notre pays ».
La situation des veuves et des orphelins reste en effet préoccupante au Gabon. Ceci malgré quelques avancées obtenues à la faveur des initiatives prises par le gouvernement, l’implication volontariste de la Fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la famille et le travail réalisé par les associations et les ONG luttant pour leur protection.
À preuve, a relevé le ministre, il y a encore trop de femmes au Gabon qui, lorsqu’elles perdent leur mari, perdent en même temps leur identité, leurs droits fonciers, leurs biens, leurs revenus, leurs dignités et, parfois même, leurs enfants. Certaines se retrouvent dans une insécurité physique et sont menacées, injuriées publiquement, expulsées de leurs domiciles, alors même qu’elles viennent d’être exposées à un traumatisme moral provoqué par le décès de l’époux.
Pour les autorités gabonaises, l’objectif est que les veuves « aient accès effectivement et réellement à la protection juridique et sociale et qu’elles puissent vivre sereinement le deuil de leur mari tout en ayant les moyens de réaliser pleinement leur potentiel ».
Dans les prochains jours, a annoncé le ministre de la Justice, le gouvernement va organiser un ensemble d’activités dont le but sera de permettre la garantie par la société des droits économiques, sociaux, patrimoniaux des veuves et de leurs enfants. Ces activités porteront sur l’information et la sensibilisation des veuves sur le parcours administratif et juridique du conjoint survivant dans les juridictions de l’ensemble du pays, la promotion auprès des populations et des autorités administratives de la nécessité de protéger les veuves.
Au Gabon, près de 47 % des veuves sont victimes de maltraitance et de spoliation, selon la Fondation Sylvia Bongo Ondimba. Elle précise que seuls 21 % d’entre elles entrent dans leurs droits. Raison pour laquelle la Première dame a milité pour l’institution d’une Journée internationale des veuves, le 23 juin, en reconnaissance des millions de personnes en situation de veuvage dans le monde.
Sylvain Andzongo