(Le Nouveau Gabon) - Selon nos sources à la présidence de la République, avec son adresse ce 25 juin devant le Parlement réuni en congrès, le chef de l’État, Ali Bongo Ondimba, a voulu faire passer des messages à la fois sur le plan institutionnel, démocratique et politique avec en ligne de mire 2023, année de la prochaine élection présidentielle.
Au palais du bord de mer, on ne cache pas qu’il était d’abord question de démontrer, une fois pour toutes, « la pleine et entière capacité du chef de l’État à conduire notre pays », après avoir été victime d’un AVC le 24 octobre 2018 en Arabie Saoudite. Un message qu’Ali Bongo a d’ailleurs commencé à faire passer en multipliant les rendez-vous de haut niveau, en participant aux évènements internationaux (Sommet organisé par Joe Biden sur le climat en avril dernier), en se déplaçant à nouveau à l’international (séjour à Londres) et en prenant régulièrement la parole pour s’adresser aux Gabonais comme il l’a fait tout au long de la crise sanitaire du Covid-19.
Il est aussi question de conforter les institutions. Pour la présidence de la République, cela est d’autant plus nécessaire qu’il se développe une tendance à conduire le débat public hors des institutions, considérée comme une menace potentielle pour les démocraties. « Le populisme est une voie large et facile d’accès. Toutefois, il conduit toujours à une impasse. Il est, tout comme la démagogie, l’antidote de la démocratie », a indiqué le chef de l’Etat gabonais pour qui « la démocratie au Gabon est sacrée ».
Ali Bongo a par ailleurs fait le bilan de son action aux parlementaires. Ainsi, a-t-il parlé de la riposte contre l’épidémie de Covid-19 qui a permis de sauver des vies, des récents ajustements constitutionnels et législatifs destinés à s’adapter aux évolutions de la société gabonaise tout en préservant ses traditions. Idem pour le plan triennal (2021-2023) d’accélération de la transformation l’économie dont le but est de diversifier l’économie du pays, de créer davantage de valeur ajoutée localement et de réduire sa dépendance de l’extérieur.
Dans sa communication, le chef de l’Etat a d’ailleurs invité les parlementaires à soutenir son projet de développement ainsi que les actions qu’il entreprend pour le bien du pays.
Cette prise de parole du chef de l’Etat devant les députés et les sénateurs réunis en congrès, troisième du genre (après celles de 2012 et 2016) sous l’ère Ali Bongo, a-t-elle atteint ses objectifs ? Seul le temps permettra de le savoir.
Aboudi Ottou et Sandrine Gaingne