(Le Nouveau Gabon) - Approuvé en août 2021, le programme triennal (2021-2024) du Fonds monétaire international (FMI) avec le Gabon appuyé par le mécanisme élargi de crédit (MEDC), fait face à quelques difficultés. En effet, l’appui budgétaire qu’espérait le Gabon depuis fin décembre 2022 dans le cadre de la troisième revue dudit programme, n’a toujours pas été validé par l’institution financière. Et pour cause, la « troisième revue du programme du Gabon est en suspens en raison des arriérés récurrents de dette extérieure, des dérapages budgétaires et de la lenteur des progrès des réformes structurelles », fait savoir le FMI dans un récent rapport sur les politiques communes en appui aux programmes de réforme des pays membres notamment la Cemac.
Pourtant, au terme d’une mission effectuée en novembre 2022 par les services du FMI à Libreville en vue de collecter des informations nécessaires pour valider ou non un nouvel appui budgétaire au Gabon dans le cadre du MEDC, le représentant résident du FMI Agou Gomez s’était montré plutôt rassurant, affirmant que plusieurs progrès avaient été réalisés par le Gabon.
Dette
Même si des efforts sont entrain d'être faits par les autorités locales dans la gestion des finances publiques, plusieurs défis demeurent. Selon les données de la direction générale de la dette, le stock de la dette publique du Gabon en 2022 s’établissait à 7131,7 milliards de FCFA. Un portefeuille dominé à 63,4% par la dette extérieure. Et au cours des 9 premiers mois de l’année 2023 d’après les données de données du ministère de l’Economie, cette dette publique a été épongée à hauteur de 1010,8 milliards de FCFA. Toutefois, il reste encore des arriérés à éponger.
S’agissant des réformes structurelles, le FMI avait par exemple exigé aux autorités gabonaises de s’assurer que le budget 2023 devait « permettre de trouver l’équilibre entre la préservation de la paix sociale à travers les subventions, mais aussi, la préservation ou l’épargne de la plus-value pétrolière que le Gabon engrange », avait affirmé le représentant résident du FMI au Gabon Agou Gomez au mois de novembre 2022. Le Gabon devait aussi à l’en croire, faire plus d’efforts pour l’amélioration de la gouvernance dans le secteur pétrolier et la prise en charge des Gabonais économiquement faibles. Des conditions dont le respect devait aboutir à la conclusion de la troisième revue. A noter que plusieurs mesures ont été prises par les autorités gabonaises notamment pour les Gabonais économiquement faibles…
Si le programme avec le Gabon est pour l’instant mis en suspens, celui des autres pays de la zone Cemac a connu quelques évolutions. Par exemple, les revues des programmes du Congo et du Cameroun ont été achevées, et un nouvel accord triennal de la facilité élargie de crédit (FEC) a été récemment approuvé en faveur de la République centrafricaine. Les discussions se poursuivent sur un éventuel accord entre le FMI et la Guinée équatoriale au cours de ce deuxième semestre de 2023.
Rappelons que la conclusion de la première et de la deuxième revue de ce programme conclu en 2021 avait permis à l’institution de décaisser 155,29 millions de dollars américains (environ 96 milliards de FCFA) pour le Gabon dans le cadre de ce programme. Plusieurs revues restent encore à conclure.
Sandrine Gaingne
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