(Le Nouveau Gabon) - Le consortium turc UCGEN, spécialisé dans le domaine de la construction et de l’installation, prévoit d’investir la somme de 5 milliards de dollars, soit un peu plus de 3 019,6 milliards de FCFA, pour la construction de trois usines au Gabon : une cimenterie, une usine de production d’engrais et une aciérie. Pour cela, trois protocoles d’entente ont été signés le 17 mai dernier entre le consortium turc et les autorités gabonaises. « Avec cette première phase de signature de protocole d’accord, nous allons nous préparer à construire les trois installations », a affirmé Sabit Selim Edes, représentant du consulat turc.
Selon les termes de l’accord, le consortium turc devra construire une cimenterie d’une capacité de production de 1,2 million de tonnes par an, soit une capacité supérieure à celle du leader du marché gabonais, la société Ciments de l’Afrique (Cimaf Gabon), filiale locale du groupe marocain Ciments de l’Atlas (Cimat). En effet, cette société marocaine produit actuellement 850 000 tonnes de ciment au Gabon, et envisage au cours des années à venir d’accroître sa production à un million de tonnes par an. Avec une nouvelle cimenterie d’une capacité plus grande, le Gabon, dont la demande locale annuelle est estimée à 600 000 tonnes, projette de rendre le prix du ciment encore plus compétitif et d’éviter les pénuries saisonnières, apprend-on.
S’agissant de l’aciérie, il s’agira d’une usine d’une capacité de production de 180 000 tonnes par an, qui permettra de produire entre autres des fers à béton destinés à combler le déficit local et à minimiser les coûts des matériaux de construction vendus trop chers au niveau national. La construction de cette usine est projetée dans un contexte où le Gabon travaille pour devenir l’un des principaux producteurs de fer en Afrique. Cela grâce notamment à sa mine de fer de Belinga dont les exportations de minerai de fer ont débuté en 2023, ainsi qu'au gisement de fer de Baniaka dont l’entrée en production est prévue pour le deuxième trimestre 2025.
Pour ce qui est des engrais, le consortium turc UCGEN annonce la construction d’une usine d’une capacité de production de 300 000 tonnes par an. Ce qui permettrait de rendre disponibles les engrais, de booster la production agricole et de réduire la dépendance alimentaire du Gabon vis-à-vis de l’extérieur.
La construction de ces trois usines va en droite ligne avec les objectifs d’industrialisation du pays. Depuis quelques années, les autorités gabonaises ont entrepris d’accorder la priorité au développement d’autres secteurs face à la baisse des réserves de pétrole. De ce fait, le Gabon a connu un développement industriel constant depuis 2010, et se positionne comme le pays le plus industrialisé de la zone CEMAC (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), selon l’Indice 2022 de l’industrialisation en Afrique de la Banque africaine de développement (BAD).
SG
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