(Le Nouveau Gabon) - 42 administrations recevront dans les prochains jours les missionnaires de la Commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite (Cnlccei) au Gabon, dans le cadre des efforts que fournit le gouvernement depuis plusieurs années contre ce phénomène qui coûte cher à l’économie. C’est ce qu’indique le président la Commission, Nestor Mbou, qui a procédé, le 17 mars dernier à Libreville, au lancement du second cycle du processus d’examen du pays, conformément à l’agenda proposé par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime. Ces différentes administrations seront soumises en deux phases au processus d’analyse et de collecte de leurs données sous la coordination de l’organisation onisienne, apprend-on.
« Dans les prochains jours, les administrations sectorielles que nous avons convoquées ici recevront les missionnaires de la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite, qui auront avec eux un guide d’entretien. Ils savent ce qu’ils recherchent comme informations, ils savent les informations qu’il faut pour répondre à la liste de contrôle, etc… C’est un travail fastidieux et nous avons besoin de la contribution de toutes les administrations sectorielles», explique Séraphin Ondoumba, commissaire et membre de la Cnlccei.
En effet, c’est depuis l’année 2003 que le Gabon s’est engagé dans un processus d’amélioration de la gouvernance à travers des actions visant une saine gestion des affaires publiques et la consolidation de l’Etat de droit. Les actions prises, ces dernières années, ont débouché sur la création de plusieurs institutions en charge de la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite dans le pays.
La mise en place du Conseil national de la bonne gouvernance, la création au sein du gouvernement d’un ministère du Contrôle de l’Etat et des inspections, la création de la Cnlccei en font partie. Tout comme la mise sur pied de l’ANIF (Agence Nationale d’Investigation Financière) dans le cadre de la mise en œuvre du règlement commun (n°01/03-CEMAC-UMAC), portant prévention et répression du blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme en Afrique centrale. Lequel a été révisé par le règlement (n°2/10) du 02 Octobre 2010.
Dans un pays où près de la moitié du budget de l’Etat s’est évaporé entre 2012 et 2016, selon les résultats des premiers dossiers d’enquêtes économiques et financières rendus publics par la Cnlccei en mars 2017, les défis à relever par la Commission afin de bouter la corruption hors du Gabon, demeurent immenses. Malgré les efforts déployés, certains agents publics parviennent toujours à mettre la main dans les caisses de l’Etat. Sur la période 2012-2016, la somme de 600 milliards de FCFA a par exemple été frauduleusement payée aux fournisseurs par l’Etat, selon un audit de la direction général du Budget et des finances publiques.
Le second cycle du processus de l’examen du pays, conformément à l’agenda proposé par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, lancé mercredi dernier, devrait déboucher sur des résultats qui permettront d’avoir une idée plus exacte de l’impact des mesures menées ces dernières années contre ce fléau.
Joseph Roland Djotié
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