(Le Nouveau Gabon) - Deux ans après son dernier séjour officiel en terre gabonaise, le président ivoirien Alassane Ouattara a effectué une visite de travail et d’amitié expresse à Libreville le 17 janvier. Au cœur de ce déplacement, la situation au Mali qui divise le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) dont le Gabon est membre non permanent depuis le début de l’année et pour un mandat de deux ans.
« Comme le Gabon est au Conseil de sécurité des Nations unies, j’ai pu lui donner des informations plus précises sur ce que nous attendons de l’évolution », a indiqué le président ivoirien après son tête-à-tête avec le président Ali Bongo Ondimba. Pour Alassane Ouattara, « Il est inacceptable qu’un régime militaire reste en place un quinquennat ». Ce dernier soutient donc qu’« il vaut mieux faire des élections ». Et c’est pour pousser les autorités militaires au pouvoir au Mali de le faire dans des délais cours que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a pris des sanctions contre le Mali, a expliqué le président ivoirien. « C’est à notre corps défendant que nous avons mis ces sanctions en place. Nous souhaitons qu’elles soient vite levées », a-t-il affirmé, ajoutant néanmoins que la balle était dans le camp des militaires au pouvoir à Bamako.
Après les Assises nationales de la refondation, les autorités militaires au pouvoir au Mali envisagent désormais de prolonger la transition jusqu’en 2026. C’est à la suite de la publication des conclusions de ces assises que la Cedeao a pris de sanctions contre le pays. Elles consistent notamment à la fermeture des frontières entre le Mali et les pays membres de la Cedeao, le gel des avoirs maliens au sein de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest, la suspension des transactions sauf pour les produits de première nécessité et pharmaceutiques, la coupure des aides financières et le rappel des ambassadeurs des pays membres au Mali.
Mais ces sanctions divisent le Conseil de sécurité de l’ONU. Une déclaration, proposée le 11 janvier dernier par la France, qui visait à soutenir les décisions de la Cedeao contre le Mali, n’a pas été adoptée. Soutenue notamment par les trois pays africains membres de l’instance onusienne dont le Gabon, la déclaration a été bloqué par la Russie et la Chine qui jouissent d’un droit de veto.
Au regard de la situation à Bamako, les deux dirigeants ont également convenu que les structures sous-régionales devraient renforcer leur coopération pour le bien de l’Afrique centrale et de l’Afrique de l’Ouest. En passant en revue la coopération entre leurs deux pays, ils ont également souhaité la renforcer. « Le Gabon et la Côte d’Ivoire sont déterminés à renforcer leurs relations bilatérales et à unir leurs forces diplomatiques pour assurer, partout où c’est nécessaire en Afrique, la paix et la stabilité », a affirmé le président Ali Bongo.
SG