(Le Nouveau Gabon) - A l’issue de leur session extraordinaire, tenue le 15 décembre 2023 à Djibolho en Guinée Équatoriale, les chefs d’États et de gouvernements de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) ont décidé de maintenir leur sanction interdisant au Gabon de participer aux activités de l’organisation sous-régionale. Et ce, jusqu’au retour à un ordre constitutionnel dans le pays. L’information est contenue dans le communiqué final ayant sanctionné cette 5e session extraordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEEAC.
Il s’agit donc d’un échec pour les autorités de la Transition gabonaise qui ont, avant ce sommet, clairement indiqué leur objectif était d’obtenir la réintégration du Gabon au sein de la CEEAC. Le pays a été suspendu à la suite du coup d’État ayant renversé le président Ali Bongo le 30 aout dernier. En vue de convaincre ses pairs de la sous-région, le président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, a engagé des rencontres au sommet qui se sont achevées par un tête-à-tête de deux heures avec le président de la République du Cameroun, Paul Biya.
Cependant, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, qui était présent en Guinée Équatoriale dans le cadre de ce sommet des chefs d’État, n’est pas rentré bredouille. Il a obtenu de ses pairs le maintien du siège de la CEEAC à Libreville. « S’agissant de la décision relative à la délocalisation provisoire du siège de la Communauté à Malabo, en Guinée Équatoriale, la Conférence a tenu compte de l’évolution positive et encourageante de la situation politique et sécuritaire actuelle en République gabonaise et a décidé de sursoir à sa mise en œuvre jusqu’à nouvel ordre », lit-on dans le communiqué final de cette session. Cette décision devrait réjouir les commissaires et le personnel de la CEEAC qui ont exprimé leur réserve sur le processus de délocalisation provisoire engagé par le président de la Commission, l’Angolais, Gilberto Da Piedade Verissimo.
Par ailleurs, la Conférence a pris acte de l’engagement du président de la Transition à œuvrer au maintien de la durée de la transition à 24 mois fermes et l’a exhorté à apporter au facilitateur de la CEEAC, le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, les appuis nécessaires pour la poursuite de sa mission, notamment en lui laissant un libre accès à tous les acteurs politiques, socioéconomiques et de la société civile du Gabon. La Conférence a également réitéré ses préoccupations sur l’état de santé du président Ali Bongo ainsi que sur les conditions des membres de sa famille.
Sandrine Gaingne
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