(Le Nouveau Gabon) - Les opérations de collecte des données de la phase principale du deuxième recensement des Gabonais économiquement faibles (RGEF II) démarrent ce lundi 17 juillet au Gabon, indique un communiqué conjoint du ministère de l’Économie et de la Relance et celui de la Santé et des Affaires sociales. Pendant un mois et demi, les équipes sillonneront le pays pour procéder à l’enrôlement des Gabonais économiquement faibles (GEF) sur les différents sites retenus. Ce recensement, apprend-on, permettra à la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs) de disposer d’un fichier actualisé des GEF.
L’opération devrait notamment permettre d’expurger de cette liste des Gabonais ayant des revenus déclarés. L’année dernière, le ministre de la Santé et des Affaires sociales, Guy Patrick Obiang, a déclaré que le rapport sur la fiabilisation des fichiers de la Cnamgs a décelé plusieurs « irrégularités et incohérences », notamment la présence de Gabonais déclarés économiquement faibles, mais pourtant salariés. Des enregistrements frauduleux qui ont fait perdre des centaines de millions à l’État durant plusieurs années.
« Le recensement en cours devrait aboutir à l’élaboration d’un nouveau fichier des GEF encore plus fiable. À ce jour, 1 053 267 personnes sont immatriculées à la Cnamgs en qualité de GEF, soit près de 59 % de nos assurés », affirme son directeur général, Séverin Anguilé, dans une récente interview. Il est donc question d’assainir le fichier des GEF pour optimiser leur prise en charge. Ce qui devrait accélérer l’opérationnalisation du Fonds 4 dédié aux travailleurs indépendants, assurés volontaires et professions libérales qui prendra en charge la frange de la population non encore couverte afin d’atteindre la couverture maladie universelle.
La mise en place de ce fonds devrait être effective au courant de l’année 2024 dans le pays, d’après le patron de la Cnamgs. Le Gabon est l’un des premiers pays en Afrique subsaharienne à disposer d’un régime obligatoire d’assurance maladie universelle. Le pays prend en charge les populations les plus défavorisées, appelées GEF, qui perçoivent notamment des allocations familiales et bénéficient des évacuations sanitaires sans aucune contribution financière de leur part.
Ceux-ci ont bénéficié d’aides monétaires directes (allocations, notamment aux personnes vivant avec un handicap) à hauteur de 2,3 milliards de FCFA sur ces trois dernières années, de la prise en charge du ticket modérateur pour 536 millions de FCFA durant la même période, ainsi qu’une aide à la scolarité ou à la formation professionnelle pour plus de 920 millions de FCFA ou encore d’aides funéraires, affirme le DG de la Cnamgs. « Ces avantages viennent s’ajouter à la couverture des risques liés à la maladie et à la maternité par le biais d’une taxe affectée, la Contribution spéciale de solidarité (CSS) à concurrence de 27 213 608 404 FCFA en 2022 », ajoute Séverin Anguilé. L’institution dont il a la charge a notamment pour missions d’améliorer l’accès aux soins de santé et de lutter contre la pauvreté et l’exclusion.
P.N.N.