(Le Nouveau Gabon) - Le président de la Commission de la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale (Cemac), Daniel Ona Ondo (photo), souhaite la levée de toutes les barrières policières sur les routes communautaires notamment sur le corridor Yaoundé-Libreville. Il l’a fait savoir au cours de la séance de travail qu’il a présidé le 14 juin 2022 avec le bureau de la Commission de la Cemac, en prélude à l’audience avec le conseiller du roi d’Arabie Saoudite.
« J’ai fait Douala-Yaoundé-Oyem-Libreville en voiture… Il y a trop de barrages. Il faudrait qu’on lève ces barrages qui sont bloquants pour le commerce. C’est une honte pour la sous-région que le commerce interafricain soit de 4% dans la zone Cemac », a déclaré Pr Daniel Ona Ondo. Pour lui, « il faut que les commerçants circulent librement ».
Au cours de la conférence internationale, coorganisée les 28 et 29 avril 2022 à Libreville par la Commission de la Cemac et la Fondation pour les études et recherches sur le développement international (Ferdi), le président de la Commission de la Cemac avait affirmé travailler « pour qu’il y ait moins d’obstacles à la circulation des biens, des services, des capitaux et des personnes ». Le coup de gueule de ce 14 juin laisse à croire que ce travail n’évolue pas au rythme souhaité.
Selon des chiffres obtenus au ministère du Commerce, entre Eboro (frontière avec le Cameroun) et Libreville, l’on dénombre environ 100 postes de contrôle pour le compte de plusieurs administrations. « À chaque poste, il faut débourser quelque chose, le minimum c’est 1 000 F. Certains sont obligés de sacrifier des produits alimentaires parce qu’ils n’ont pas d’argent », soutient Phil Philo Abessolo Ndong, président de la Concertation nationale des organisations paysannes et productrices du Gabon (CNOP-Gabon). Ce dernier soutient d’ailleurs que l’augmentation observée sur les prix des denrées alimentaires est due aux réseaux routiers et surtout aux tracasseries policières.
Depuis décembre 2021, pour fluidifier la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), le Comité de pilotage du Programme de réformes économiques et financières (Pref-Cemac) a demandé aux États de réduire les postes de contrôle sur les corridors qui relient les pays. Au Gabon, apprend-on, les autorités prévoient notamment de supprimer certains postes de contrôle et de filtrage sur le long des corridors liant le pays aux États voisins (Cameroun, Guinée équatoriale, Congo) pour faciliter la libre circulation des biens.
Brice Gotoa
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