(Le Nouveau Gabon) - Le Gabon veut intégrer les programmes d’éthique et de déontologie dans la formation des magistrats, selon ce qui ressort d’une récente visite du ministre de la Justice, Erlyne Antonela Ndembet Damas, à l’École nationale de la magistrature (ENM).
« La nécessité de revoir les programmes de formation en y intégrant les cours qui tiennent compte de l’éthique et de la déontologie des personnels judiciaires pour mettre fin à la crise de confiance entre le justiciable et les magistrats a été présentée au ministre de la Justice par le directeur de l’École », apprend-on. Dans cette dynamique, l’ENM ambitionne de renouer les partenariats avec l’École nationale de la magistrature de Bordeaux, l’École de greffiers de Dijon (Fance) et l’École supérieure de magistrature (ERSU) de Porto-Novo au Bénin. Le but étant d’éviter à l’ENM d’être en marge de la communauté juridique et judiciaire internationale. Une ambition à laquelle se greffe la volonté de s’ouvrir aux formations, dont celle d’huissiers de Justice et des agents de la sécurité pénitentiaire.
L’intégration des cours d’éthique et de déontologie dans la formation des magistrats de l’ENM intervient dans un contexte où même le corps de la magistrature dénonce des dérives des magistrats. À l’ouverture de l’année judiciaire des Cours et Tribunaux le 10 octobre dernier à Libreville, le Premier président du Conseil d’État, Jean Paul Komanda, a appelé ses confrères au « bon comportement ». Celui-ci étant guidé par la recherche d’une justice de qualité.
Il a ajouté que, comme l’ensemble des agents publics œuvrant au sein des services de l’État, les magistrats sont astreints aux exigences de probité, d’intégrité, de loyauté, de disponibilité pour leurs fonctions, de discrétion professionnelle et d’attachement à la qualité du service rendu aux justiciables. « Juger ses concitoyens exige aussi de l’humilité, des capacités d’écoute et de discernement, car c’est une charge à l’égard du peuple gabonais au nom duquel la justice est rendue », a déclaré Jean Paul Komanda.
La Justice fait partie des secteurs que le Gabon veut réformer d’ici 2025 afin d’améliorer, entre autres, le climat des affaires. En effet, le ministère de la Promotion des investissements, des Partenariats publics-privés, chargé de l’amélioration de l’environnement des affaires, prévoit la mise en place des tribunaux de commerce devrait permettre de réduire les délais de traitement des contentieux commerciaux.
S.A.