Retrait des soldats gabonais de la RCA: la version des faits de Faustin-Archange Touadera

Gestion Publique
mercredi, 13 octobre 2021 17:11
Retrait des soldats gabonais de la RCA: la version des faits de Faustin-Archange Touadera

(Le Nouveau Gabon) - Suite à des accusations d’abus sexuels, les troupes gabonaises engagées au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca) ont quitté la RCA. Reçu par le président Ali Bongo ce 13 octobre 2021 à Libreville au Gabon, le président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadera a répondu aux questions des journalistes au sortir de l’audience.

Après des accusations d’agression sexuelle, l’Organisation des Nations Unies a décidé du retrait des Casques bleus gabonais de la Centrafrique. Quel commentaire faites-vous de cette décision de l’ONU ?

Comme vous le savez, il y a eu un rapport des experts de l’ONU faisant état de ces allégations sur le terrain. Je crois que dans ce sens, le gouvernement a réagi très promptement pour vérifier les faits sur le terrain et nous avons mis en place une commission d’enquête qui a rendu déjà son rapport au gouvernement. Et à l’issue de cette enquête, le gouvernement va saisir le parquet, pour cette fois-ci, mener une enquête approfondie afin de dégager les responsabilités. Donc, au jour d’aujourd’hui, nous ne pouvons pas parler d’exaction. Puisque la première enquête menée avait pour but de vérifier si les événements avaient bien eu lieu. Donc, je pense que sur ce point, les gens sont allés très vite en besogne. Il n’y a que la justice pour dégager les responsabilités. Nous sommes à ce niveau et nous poursuivons. La RCA est quand même un Etat de droit et je pense que nous travaillons conformément aux textes et à nos lois.

Les relations entre le Gabon et la RCA sont cristallisées  ces derniers temps par ce retrait des troupes gabonaises de la Minusca. Etiez-vous au courant de cette décision de l’ONU ?

Le Gabon fait partie des pays contributeurs pour la mission de l’ONU en République centrafricaine. Cela fait déjà 25 ans que le contingent gabonais aide la RCA à retrouver la paix et la sécurité. Nous devrons d’ailleurs remercier le gouvernement et le peuple gabonais pour les efforts qui ont été fournis en direction de ce pays frère qu’est la République centrafricaine. Nous vous remercions parce que c’est un engagement, c’est un soutien fort, qui nous a permis de relever la sécurité au jour d’aujourd’hui. Nous avons écouté le communiqué des Nations unies sur les allégations d’abus sexuels mais, aujourd’hui, nous ne sommes pas au fait des éléments qui sous-tendent cela. Comme ce sont des faits qui se sont produits en République centrafricaine, nous avons demandé à ce que nous soyons dorénavant impliqués dans les enquêtes qui sont en cours que cela soit du côté des Nations Unies ou du côté gabonais pour en savoir un peu plus. Mais, nous n’étions pas associés dans les faits, les vérifications. Du côté de la République centrafricaine, nos institutions n’ont pas vraiment eu les éléments d’appréciation, ni une plainte de la part des victimes. C’est pour cela que nous devons poursuivre les investigations puisque c’est quand même des Centrafricains et nous sommes en droit d’en savoir plus afin d’avoir les éléments pour apprécier.

Quelle est la situation sécuritaire en RCA depuis le retrait des troupes gabonaises ?

Il y a eu des avancées notables, mais, il y a quand même quelques défis puisque les groupes armés continuent de mener des actions violentes sur le terrain. Tout dernièrement, dans la région de Bangari, il y a eu des civils qui ont été massacrés. Mais, les forces de l’ordre avec leurs alliés continuent de travailler pour protéger la population et les institutions.

Le retour des troupes gabonaises est-il envisageable si toutes les responsabilités des troupes gabonaises sont levées ?

Le moment venu, quand la vérité va éclater, on envisagera pourquoi pas une révision très claire de cette position. Mais, pour l’instant, nous n’avons aucun élément d’appréciation sur cette situation.

Vous étiez attendu à Libreville le 12 octobre 2021. Mais, finalement cette visite a été reportée au 13 octobre 2021. Selon un site centrafricain, il y a eu une tentative d’attentat contre vous et qui serait à l’origine de ce report de votre visite au Gabon hier. Est-ce la raison de ce report ?

Je n’ai pas eu connaissance de cette tentative d’attentat. Si vous écoutez tout ce que certains médias disent (rires)… En tout cas, hier, tout simplement, il y a eu une panne technique comme ça arrive à tout moment. C’est cela. Donc, il n’est pas question d’interpréter cela de cette manière. Et la preuve c’est que nous sommes là ce matin à Libreville pour répondre à l’invitation de mon frère.

Transcris par Sandrine Gaingne

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